Le ministre de l´Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a affirmé hier que le cheptel algérien se porte bien. «La plupart du cheptel national est en bonne santé, mais pour que cela dure, il faudrait prévenir à tous les niveaux», a déclaré M.Benaïssa qui s´exprimait lors des 9ès Journées des sciences vétérinaires. «La productivité ne peut pas se faire sans une bonne santé du cheptel», a-t-il dit en soulignant, toutefois, que l´Algérie n´ «est pas à l´abri de maladies émergentes». Aussi, le ministre de l´Agriculture a-t-il appelé les vétérinaires à accompagner les éleveurs dans la prévention et la lutte contre les maladies animales et à répondre aux besoins croissants de prise en charge de leurs cheptels. «Les vétérinaires doivent répondre aux besoins des éleveurs et accompagner l´évolution de la production animale», a suggéré M.Benaïssa. De son côté, le directeur de l´Ecole nationale supérieure vétérinaire (Ensv), Louardi Guezlane, a souligné que les maladies transmissibles vectorielles (MTV), «représentent aujourd´hui à l´échelle planétaire, un enjeu scientifique et social de première importance», a-t-il dit. Les leishmanioses figurent parmi ces maladies transmissibles à l´homme dont beaucoup de cas sont recensés en Algérie, notamment la leishmaniose cutanée, selon le directeur des services vétérinaires au ministère, Rachid Bouguedour, qui a souligné la difficulté de se débarrasser de cette pathologie malgré les gros efforts de désinsectisation. En 2010, la Mauritanie a connu la maladie de la fièvre de la vallée du Rift, une zoonose qui touche l´homme à partir des animaux, dont des décès humains ont été enregistrés dans ce pays frontalier à l´Algérie. M.Bouguedour a cité également la fièvre du Nil (west Nile virus) apparue, il y a trois années, au Maroc et en Tunisie. «Ce sont des maladies qui sont à nos frontières et qu´il faudrait donc regarder de très près leur évolution», a-t-il suggéré. Il y a également d´autres pathologies, affectant seulement les animaux, comme la Blue tongue, qui s´est installée en Méditerranée et la peste des petits ruminants, apparue au Maroc il y a trois ans et déclarée en Tunisie cette année, l´Algérie ayant recensé des cas sérologiques positifs au sud du pays. «Cela veut dire qu´on n´est pas à l´abri», a mis en garde ce vétérinaire. Cette rencontre sur les pathologies animales vise également la sensibilisation des pouvoirs publics sur la «nécessité d´allouer des moyens financiers et humains conséquents qui permettraient la mise en place d´une politique nationale de lutte et de prévention contre ces maladies», selon les organisateurs. Des recommandations seront formulées jeudi à l´issue de cette rencontre et qui seront transmises aux responsables du secteur.