Même si la menace de retrait du gouvernement du FLN et du MSP se précise, il semble que la dissolution de l'APN ne soit pas à l'ordre du jour. En effet, croit-on savoir, le chef de l'Etat, qui dispose des prérogatives constitutionnelles lui conférant le droit de dissoudre le Parlement, n'aurait pas l'intention de le faire. Le vote, comme admis par toute la classe politique ainsi que par les pouvoirs publics, «s'est déroulé dans des conditions idéales, sans la moindre fraude signalée, ce qui a conforté la démocratie et les institutions républicaines dans notre pays». Nos sources vont encore plus loin en indiquant que «ces acquis constituent des points forts dans les réalisations accomplies par le Président Bouteflika durant son mandat». Il a donc tout intérêt à les préserver si d'aventure il venait à tenter de briguer un second mandat afin d'en faire un des éléments constitutifs de sa campagne. En clair, la crise politique qui couve toujours dans notre pays à cause du durcissement de ton du côté de deux partis de la coalition gouvernementale, l'un étant majoritaire au Parlement, ne dépassera pas les limites qui mettront en péril les institutions élus de notre pays. Le FLN, contraint de se défendre depuis les attaques subies par certaines de ses structures locales, redouble la cadence et s'achemine vers son congrès extraordinaire dans des délais très proches dans le but d'officialiser la candidature de son secrétaire général Ali Benflis et de couper l'herbe sous le pied de ses détracteurs, sans pour autant aller jusqu'à s'opposer frontalement aux institutions du pays. «Nous nous faisons une haute idée de la culture de l'Etat, de ses institutions et des intérêts du pays et du peuple pour mettre en péril tout cela à cause de quelques conflits politiques au sommet», indiquent des sources proches de la direction de ce parti. Le MSP, pour sa part, devrait vivre plusieurs mois d'adaptation, au cas où les conservateurs prendraient le pouvoir, avant de passer à l'offensive. Une offensive, au demeurant, sans conséquences sur le devenir des institutions puisque le parti du défunt Mahfoud Nahnah dispose d'une représentation toute symbolique au sein du gouvernement et d'un groupe parlementaire dont l'importance ne peut, en aucune manière, influer sur le cours général des choses. En clair, tous les indices tendent à confirmer que la présidentielle aura lieu dans les délais requis par la loi. Nos sources précisent, à ce sujet, que le Président Bouteflika s'en fait un point d'honneur, dans le but de respecter la Constitution et de prouver au monde entier que la démocratie n'est pas un vain mot en Algérie. La classe politique, qui craignait qu'un pareil scénario ne se produise, est, elle aussi, unanime à appeler de ses voeux la tenue de ce scrutin dans les délais requis. Cela permettra à cette fièvre électoraliste de s'éteindre enfin pour le grand bonheur de tous. En attendant, les instances du FLN, élues ou pas, continuent leur riposte en vue de venir à bout des quelques «putschistes» qui voulaient déstabiliser leur parti, mais aussi pour dévoiler au grand jour les tenants et aboutissants de ce complot. Ainsi, une question orale a-t-elle été posée en ce sens, hier, au ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni. Ce dernier, pour rappel, a maintes fois été accusé de partialité dans cette affaire, notamment à cause des services de sécurité et commis locaux qui sont restés passifs devant les attaques commises contre certains sièges locaux du parti, mais aussi de l'aveu même du ministre faisant état d'une «enquête» sur les résultats et résolutions du 8e congrès du FLN. Même si ce parti compte riposter avec force et ne pas se laisser faire, il ne fait aucun doute non plus que les institutions du pays et leur devenir seront préservés durant le déroulement de la bataille dont l'issue finale ne fait guère de doute pour les cadres du FLN.