La liste, composée d'une trentaine de noms, regroupe différents horizons professionnels et politiques. Les membres du comité de suivi de la levée de l'état d'urgence se sont réunis hier au siège de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme. Des sources proches de ce comité indiquent que la rencontre a porté sur la rédaction du texte de la pétition portant cette revendication avant que les premiers paraphes n'y soient apposés. Dans la liste des premiers signataires figurent des noms représentant divers horizons, aussi bien professionnels que politiques. C'est ainsi que le président et le secrétaire général de Wafa, èsqualités, ont tous deux signé le document. Il s'agit, est-il besoin de le souligner, de Ahmed Taleb Ibrahimi et Mohamed Saïd. En tête de liste, comme de juste, trône le président de la Laddh, Ali-Yahia Abdenour. Ali Djeddi, ancien responsable de l'ex-FIS fait également partie des signataires. Ahmed Djeddaï, lui, signe le document en sa qualité de médecin et non plus de militant du parti de Hocine Aït-Ahmed, lui-même distant par rapport à cette démarche. L'ancien député, ministre et cadre du RND, Saïd Bendakir fait aussi partie des signataires, en même temps que quelques avocats, et une journaliste, Mme Salima Ghezali. Les responsables des associations, SOS Disparus et des associations locales des familles des disparus sont aussi partie prenante de la démarche. Le Snapap, en sa qualité de structure syndicale, engage l'ensemble de ses adhérents à travers la signature de son secrétaire général, Rachid Malaoui. Grosse surprise, ni le FFS ni le PT, et encore moins le MRN, même pas un seul de leurs représentants ne figurent sur cette première liste. Le texte, pourtant, prend bien le soin, comme rapporté plusieurs fois dans des éditions précédentes, de mettre en exergue le fait que cette revendication «se situe au-dessus de toutes les idéologies et de tous les clivages politiques». Mouloud Hamrouche, non plus, n'a pas daigné signer le document, de même qu'il avait refusé de parapher celui demandant la libération des deux dirigeants de l'ex-FIS, Abassi Madani et Ali Benhadj, une fois purgée l'intégralité de leur peine. Nous savons pourtant, de sources crédibles et sûres, que l'ensemble de ces personnes et partis ont été régulièrement sollicités à chaque fois que le comité devait se réunir, c'est-à-dire tous les lundis au siège de la Laddh. La pétition, appelée à prendre de l'ampleur et à être explicitée aux citoyens à travers des meetings populaires dans beaucoup de villes du pays, ne laisse planer aucun doute sur ses véritables intentions et objectifs poursuivis. Le texte, très court, pour être lu, compris et signé par tous en un temps très court, ne laisse aucune voie ouverte à la moindre interprétation, ni attaque politicienne. Intitulé «Pétition nationale pour la levée de l'état d'urgence», le texte commence comme suit: «La levée de l'état d'urgence conditionne la libération du champ politique et médiatique, ainsi que l'exercice des libertés individuelles et collectives.» Cela avant d'en appeler à l'action et la solidarité de tous pour y remédier: «Il faut agir ensemble, pour mettre fin à la décision du pouvoir qui a imposé au peuple, un permanent état d'urgence». Suit, alors, la phrase signalée plus haut, mettant en exergue l'aspect trans-partisan de ce combat. Même si elle tente de se placer au-dessus de toute considération partisane ou politique, cette démarche n'en intervient pas moins à une phase cruciale de la vie politique nationale, à quelques mois à peine de la présidentielle et à quelques jours, voire heures, de la libération des deux anciens dirigeants du FIS dissous.