Le Cnes veut faire de ce rendez-vous une sorte d'amplificateur L'exercice est extrêmement difficile dans une société calcifiée par vingt ans d'immobilisme. Le Conseil économique et social (Cnes) organisera les 14, 15, 16 et 17 juin prochain, au Club des Pins à Alger, les états généraux de la société civile. C´est avec beaucoup de conviction et de détermination que le président du Cnes, Mohamed Séghir Babès, a fait cette annonce lors d´un point de presse qu´il a tenu hier à Djenane El Mithaq. Il s´agit d´une sorte de réflexion collective qui portera une attention particulière sur ce qui a manqué depuis cette dernière décennie, à savoir le dialogue social. Cela d´une part, de l´autre, le Cnes veut faire de ce rendez-vous une sorte d´amplificateur et de miroir grossissant des aspirations, des espoirs et des demandes de la rue. Un exercice extrêmement difficile dans une société calcifiée pendant vingt ans, les ponts du dialogue étant rompus et où le clientélisme a été le seul critère de promotion. Le premier pari sera d´abord de pouvoir rétablir la confiance avec les nombreuses organisations sociales et personnalités qui évoluent en dehors de la périphérie du pouvoir. Il va falloir ensuite définir un Smig de critères pour prendre part à ces assises, un détail sur lequel Mohamed Séghir Babès est resté très vague. «Seront conviées à cette rencontre toutes les organisations de la société civile agréées et celles qui se sont manifestées depuis ces derniers mois sur le terrain ainsi que des acteurs de la société civile sans exclusion aucune», a indiqué le président du Cnes précisant que les partis politiques ne seront pas conviés à ces travaux. «Ce sont des rencontres dédiées uniquement à la société civile dans sa définition consacrée par les principes onusiens», a-t-il insisté. Pour encadrer ces états généraux, les premiers du genre a être menés par un Conseil économique et social à travers le monde, quatre ateliers ont été définis. Le premier concernera le régime de croissance économique et comment bâtir une économie diversifiée en dehors des hydrocarbures. Le deuxième focalisera sur la jeunesse, ses problèmes, ses demandes et surtout les espoirs qu´elle représente pour la société. Le troisième atelier se penchera sur les questions de la sécurité sociale et son renforcement et enfin un quatrième atelier qui sera dédié au mode de gouvernance économique, social et politique. Un autre atelier interviendra en plénière et rassemblera toutes les propositions et les idées qui ne seront pas comprises dans les ateliers précédents. A cela, il faut ajouter un site Web qui permettra à tous les citoyens d´exposer leurs avis et, plus particulièrement, la communauté nationale à l´étranger. «Deux objectifs sont attendus de ces états généraux», selon le vice-président du Cnes, M.Mekidèche. «C´est un moment d´écoute de tous les segments de la société qui se sont exprimés de façon diverse depuis ces derniers mois. Ecouter leurs attentes et leurs frustrations.» Le second objectif est «de restituer dans un cadre transparent les lignes essentielles des débats qui découleront de ces rencontres». Ces assises que M.Mekidèche situe dans «une logique de sortie de crise et pas dans une logique de pouvoir», esquisseront-elles la société civile algérienne de demain? Le pari n´est pas des moindres, mais c´est la révolution que se propose de mener le Cnes de Babès.