Soupçonnés d'être à l'origine des violences confessionnelles ayant fait 12 morts et 232 blessés, samedi soir dans le quartier populaire d'Imbaba, au Caire, les dirigeants salafistes ont nié toute implication. Les salafistes, soupçonnés d´être derrière les attaques contre les églises coptes au Caire, sont accusés d´alimenter les tensions confessionnelles entre chrétiens et musulmans en Egypte, depuis la chute le 11 février du régime de Hosni Moubarak. Les salafistes, qui étaient en majorité apolitiques avant la démission de M.Moubarak sous la pression de la rue, ont commencé depuis à former des partis politiques. Soupçonnés d´être à l´origine des violences confessionnelles ayant fait 12 morts et 232 blessés samedi soir dans le quartier populaire d´Imbaba, au Caire, les dirigeants salafistes ont nié toute implication. Les principaux heurts se sont produits autour d´une église, attaquée par des musulmans estimant qu´une chrétienne voulant se convertir à l´islam était enfermée dans un bâtiment adjacent. Un religieux de ce courant a expliqué que l´information, selon laquelle cette femme était retenue, s´était répandue après que celle-ci a téléphoné avec un portable à son mari musulman. «Les salafistes jouent un rôle positif», a assuré Abdel Moneim al-Shahat. Ils «ont persuadé les gens d´aller avec la police dans l´église pour négocier sa libération. Mais on leur a tiré dessus. Ils n´étaient pas armés», a-t-il affirmé, accusant des «voyous» d´être responsables de ces violences. Cet incident est le dernier d´une longue série qui inquiète l´Eglise copte au point qu´elle veuille organiser un synode sur le rôle croissant des salafistes. Ces derniers ont multiplié les manifestations devant le siège de l´Eglise copte, réclamant la libération de deux épouses de prêtres qui, selon eux, sont retenues captives par les chrétiens pour s´être converties à l´islam. Ils sont par ailleurs accusés d´avoir pris la tête d´un mouvement de contestation le mois dernier contre la nomination en Haute Egypte d´un gouverneur chrétien lié au régime de Moubarak, et la semaine dernière, ils manifestaient contre l´élimination par un commando américain du chef d´Al Qaîda, Oussama Ben Laden. Beaucoup de musulmans craignent également la montée des fondamentalistes alors que les groupes laïcs essaient de former des partis en vue des législatives de septembre. Les salafistes estiment que la plupart des musulmans suivent une version corrompue de l´islam qui devrait être abandonnée au profit de pratiques datant du temps du prophète et ses compagnons. Le gouvernement de Hosni Moubarak voyait en eux un compétiteur à Al-Azhar, la plus haute institution de l´islam sunnite dont les enseignements théologiques sont désapprouvés par les salafistes.