Le taux de suivi de la grève est de 90% Les praticiens spécialistes et généralistes entreront en grève ouverte à partir d'aujourd'hui. Coup dur pour le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Les médecins résidents n´ont pas repris, hier, le travail: la grève illimitée se poursuit. Pari perdu pour le ministre. Pis, le débrayage a été largement suivi à travers les différentes wilayas du pays. Aujourd´hui encore, les praticiens généralistes et spécialistes entrent en lice. Ils entament un débrayage illimité. Autrement dit, les hôpitaux seront paralysés à l´échelle nationale. La grève des médecins résidents met à rude épreuve le ministère. «Le taux de suivi de la grève est de 90%. Seuls les résidents qui subissent les pressions de leurs professeurs, chefs de service, ont repris», a déclaré le Dr Yelles, délégué du Collectif autonome des médecins-résidents algériens, rencontré à l´hôpital Mustapha-Pacha d´Alger. Sur les lieux, les médecins résidents ont répondu favorablement à l´appel du Camra. «Nous ne sommes pas disposés à arrêter notre débrayage tant que nos revendications ne sont pas satisfaites», a lancé le Dr Rachid, résidente en 2e année. «Nous ne croyons plus aux fausses promesses et aux engagements sans lendemain», a fulminé, pour sa part, le Dr Sahli, résidente en 1re année. C´est la réponse du berger à la bergère. Les médecins résidents ont contredit l´annonce faite par le ministre lui-même, de l´arrêt de leur mouvement de grève. «La plupart des hôpitaux avaient confirmé la reprise des médecins résidents à partir de dimanche prochain (hier)», a annoncé, mercredi, Djamel Ould Abbès, en marge de l´installation officielle de la commission mixte comprenant des représentants des ministères de la Santé et de l´Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ainsi que des représentants du Camra, repris par l´APS et plusieurs médias nationaux. Le ministre est allé jusqu´à assurer que les médecins résidents ont souligné «leur satisfaction» par rapport au contenu du communiqué ministériel, publié dimanche, à l´issue de la réunion entre les représentants du ministère et les délégués du Camra, portant sur la prise en charge de leurs revendications. «Nous n´avons rien signé d´officiel pour la reprise de notre travail», a précisé le Dr Yelles. Et de jeter un pavé dans la mare: «Lors de la réunion tenue au siège du département ministériel, mercredi dernier, les représentants du ministère (des directeurs centraux, uniquement) nous ont demandé d´annoncer verbalement aux résidents que leurs revendications sont prises en charge, sans nous remettre le moindre document officiel.» A l´évidence, les différentes réunions tenues entre les deux parties ont mené vers l´impasse. Preuve en est, la grève d´hier a été massivement suivie dans la plupart des centres hospitalo-universitaires du pays, selon les chiffres établis par les délégués du Camra. Ces derniers ont situé le taux de suivi, à Alger, entre 80% et 90%. C´est le cas à l´hôpital Zmirli d´El Harrach. «Sur 135 résidents, un seul a repris le travail», a assuré le Dr Mohamed Sahnoune, représentant du Camra au niveau de cet hôpital. Le même tempo est observé à l´hôpital Bachir Mentouri de Kouba qui a enregistré «un taux de 90%», tel que déclaré par le Dr Fisah, délégué du Camra. Ce vent de contestation a touché les centres hospitalo-universitaires des wilayas, de Tizi-Ouzou, Constantine, Annaba, El Tarf, Souk Ahras, Guelma et Skikda. Cela dit, il a eu moins d´impact dans la wilaya d´Oran. «La grève est moyennement suivie», a révélé une source proche du dossier. Une chose est sûre: Djamel Ould Abbès est appelé à agir vite pour éteindre les feux de cette colère qui risque d´embraser le secteur.