Durant la deuxième quinzaine de juin 1991, les événements politiques ont défilé avec une incroyable rapidité avant d'aboutir à la condamnation des dirigeants du FIS dissous. Le 17 juin 1991, un nouveau gouvernement conduit par Sid Ahmed Ghozali a été installé, à la suite de la démission de Mouloud Hamrouche. Ghozali affichait son intention d'organiser des élections législatives «propres et libres», mais soulignait qu'il n'était pas nommé pour gérer l'Etat de siège, décrété le 4 juin de la même année par Chadli pour une durée de quatre mois. Le lendemain dans un prêche à Belcourt, Ali Benhadj appelle tout musulman qui «trouve un fusil, un pistolet ou une quelconque arme à les garder», il affirme que la charia n'interdit pas de prendre les armes contre l'Etat impie. Quelques jours plus tard, il appelle à la violation de l'état de siège. Entre-temps, les forces de sécurité avaient reçu l'ordre de rétablir la devise républicaine sur les frontons des mairies, l'opération a été suivie de heurts. Le 28 juin à la mosquée Ben Badis, Abassi Madani, qui venait d'être désavoué par trois de ses pairs et qui sentait l'étau se resserrer autour de lui, brandit la menace suprême: il donne à l'armée 48 heures pour évacuer les villes avant de déclarer le djihad. Le soir même, les deux chefs du FIS sont convoqués par la gendarmerie. Le 30 juin, soit deux jours après cette convocation, les deux chefs du FIS sont arrêtés par les forces de l'ordre. Alors qu'il se rendait au siège de la télévision pour répondre aux dissidents (Guechi, Ahmed Merrani, Bachir F'kih et Ahmed Sahnoun) il est arrêté par la police au moment où le siège du parti à la rue Charase, était encerclé par les forces de sécurité avant d'arrêter Abassi Madani à son tour alors qu'il venait de donner sa dernière interview. Si une parenthèse s'est refermée sur les dirigeants du FIS pendant plus d'une année avant leur jugement, en revanche un cycle de violence a été engagé. Des attaques contre des militaires, des policiers, des bombes artisanales, des assassinats et des tracts à caractère subversif constituaient alors le quotidien. Les sept inculpés étaient : Abassi Madani, Ali Benhadj n° 2 du FIS, Kamel Guemazi, Ali Djeddi, Abdelkader Omar, Abdelkader Boukhamkham, Noureddine Chigara.