Le prisonnier de Blida a préféré observer le silence depuis son incarcération. «Ali Benhadj sera libre à la fin du mois de juin de l'année en cours et toute tentative de lui intenter un nouveau procès entamerait le crédit de l'Etat et de ses institutions», a déclaré, en substance, Ali Djeddi, le dirigeant du FIS dissous, dans un entretien accordé à notre confrère Erraï. Il n'hésitera pas à rappeler que le pensionnaire de la prison militaire de Blida a préféré observer le silence depuis son incarcération. Il le qualifiera de détenu d'opinion qui a été victime d'un déni de justice. «Son procès s'est déroulé en l'absence de la défense qui a préféré se retirer pour ne pas cautionner la parodie de procès. Ali Benhadj avait déclaré, un jour, que si le pouvoir faisait montre de bonne volonté, il serait prêt à rejoindre les maquis pour tenter de convaincre ceux qui y sont de déposer les armes pour discuter les modalités d'un retour à la légalité et à la volonté populaire», dira Ali Djeddi en affirmant que le maintien du numéro deux du FIS dissous dans son isolement constitue une mesure arbitraire qui va à l'encontre des conventions ratifiées par l'Algérie. Le dirigeant du parti islamiste dissous n'hésitera pas à revenir aux conditions qui ont profité à certains courants éradicateurs qui avaient servi de soutien au système pour faire barrage à la volonté des urnes en 1991 et de socle pour bâtir toute sa stratégie répressive. Il révélera, au passage, que toute volonté de traduire, une nouvelle fois, Ali Benhadj devant la justice serait une erreur qui porterait un sérieux coup à la crédibilité de l'Etat et à ses institutions. «Le détenu de Blida est privé de visite à la suite d'une décision arbitraire, et tous ceux qui ont versé dans la surenchère pour instrumentaliser cette affaire, se trompent, car Ali Benhadj a toujours fait preuve de clairvoyance et de sagesse. Il n'a pas voulu alimenter la polémique, car il est le digne fils d'une famille qui a versé son sang pour l'indépendance de l'Algérie», fera observer le dirigeant du FIS dissous. Evoquant les tiraillements qui avaient caractérisé la scène du parti islamiste dissous et l'épisode du conclave de Bruxelles, Ali Djeddi fera remarquer que le FIS, qui est un parti qui a milité dans le cadre des lois et de la Constitution, dispose d'une direction légalement élue qui l'a conduit à une victoire incontestée lors des communales et des législatives, précisant que seules les instances légalement désignées sont habilitées à se prononcer en son nom, coupant ainsi l'herbe sous le pied de ceux qui veulent enfourcher cette monture pour se placer ou se replacer sur l'échiquier politique.