«L'Algérie de 2003 n'est pas celle de 1991.» Le président du Conseil de la nation, M. Abdelkader Bensalah, a déclaré hier que « l'Algérie de 2003 n'est pas l'Algérie de 1991», affirmant qu'«en aucun cas, il n'est permis d'oublier le sang versé et le prix payé pour recouvrer calme et sérénité et consacrer la démocratie». C'est une mise en garde à peine voilée qui a été adressée aux partisans du FIS dissous par le n°2 de l'Etat, le jour de la libération de leurs dirigeants. Bensalah a appelé également à «affirmer le rôle de l'Etat», pour «persévérer dans la vigilance et l'effort en vue d'éradiquer le phénomène du terrorisme». M.Bensalah, qui s'exprimait à l'occasion de la clôture de la session du printemps 2003 du Conseil de la nation, en présence du président de l'Assemblée populaire nationale (APN), M.Karim Younès, du Chef du gouvernement, M.Ahmed Ouyahia et des membres du gouvernement, a réitéré également «le soutien aux efforts» de l'Etat visant à réunir toutes les conditions à même d'assurer la protection des citoyens et des biens. De plus, il a apporté le soutien du Conseil de la nation à l'Etat dans sa volonté, a-t-il dit, «d'appliquer la loi dans toute sa rigueur». Evaluant la session écoulée, M.Bensalah a déclaré qu'elle a été «riche à plus d'un titre et a abordé l'actualité nationale». En parlant de la crise de Kabylie, M.Abdelkader Bensalah joindra sa voix à celle du Chef du gouvernement en exprimant l'espoir que «la sagesse» prévaudra pour mettre un terme à la «situation anormale dont souffre la région de Kabylie en particulier le pays en général». Bensalah se félicitera au passage de l'appel au dialogue lancé par le Chef du gouvernement en direction du mouvement des ârchs. Cet appel est destiné à «mettre un terme à la situation anormale» dans la région de Kabylie, a-t-il souligné. Et d'ajouter que cette démarche «déjouera toutes les tentatives de semer les troubles et les appels à la division». Ce dialogue, a-t-il poursuivi, «fera échec à ceux qui veulent retrouver leur crédibilité au détriment de la région et du pays». Le n°2 de l'Etat adressera une seconde mise en garde en parlant d'éventuelles «dérives politiques et parfois politiciennes» qui commencent à apparaître et appellera à une «nécessaire révision des positions et à une classification des priorités». Il s'agit bien évidemment du climat politique qui prévaut dans le pays. A ce propos, l'orateur dira : «Nous assistons au début d'une activité politique aux objectifs bien connus.» Allusion à l'agitation politique et médiatique de ces derniers jours. «Une activité, a-t-il dit, sous-tendue par une action amplifiée des médias (...) ce qui présage de l'éventualité de dérives politiques et parfois politiciennes.» «Face au nombre croissant des catastrophes et des crises et face à l'importance des défis et à l'acharnement du terrorisme destructeur qui frappe avec lâcheté et sauvagerie les enfants du peuple en ce moment précis», Abdelakder Bensalah a demandé d'«opérer une nécessaire révision des positions et une classification des priorités». Il précisera plus loin sa pensée en parlant «des rendez-vous et des élections». A ce propos, il a estimé que «chaque chose viendra en son temps du moment que la loi en a fixé et les conditions et les règles», avant de souligner: «Notre objectif est d'appréhender ces échéances dans le cadre de la préservation de l'unité nationale et des acquis de la pratique démocratique.»