le malaise qui secoue la corporation a été plus qu'évident. Treize membres ont été élus «à la sauvette» au terme d'un congrès houleux marqué par des querelles tonitruantes et des prises de bec dénotant une crise au sein de la corporation. Le président du conseil sortant, M.Djillali Lazhar, a été reconduit au terme d'un congrès auquel ont participé divers présidents des conseils locaux, implantés à travers le territoire national. Le scrutin, qui a pris fin jeudi vers 21h, a été boycotté par un certain nombre de représentants de l'Ouest. Un des représentants du SG sortant du conseil national, a estimé que «ce congrès est entaché d'irrégularités et a été organisé dans la précipitation et sans tenir compte des requêtes de certains conseils locaux qui voulaient reporter celui-ci à une date ultérieure». Ce dernier, en compagnie de quelques autres représentants, ont montré des signes de réticence à l'endroit du président sortant, lequel faisait partie des 20 candidats pour la présidence du conseil national. Il n'en demeure pas moins que la lecture du bilan moral et financier pour l'exercice 2002 a donné satisfaction à certains, mais a été sujet à «des commérages de la part de certains autres». Dès le début du congrès, les esprits se sont échauffés au sein des congressistes. Des querelles et des prises de bec entre congressistes et architectes ont eu lieu, lors des débats pour l'amendement du règlement intérieur régissant la profession, mais aussi pour l'élection de 7 membres du conseil du congrès, chargés d'organiser le scrutin du bureau national de l'Ordre. L'atmosphère houleuse était en partie due à l'absence des représentants du Président de la République et du Chef du gouvernement. Ces absences ont attisé le sentiment de mépris ressenti par la plupart des congressistes. Le représentant du ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a tenu, néanmoins, à souligner «l'esprit de dévouement des architectes lors du séisme» et a mis en relief «le rôle prépondérant que devront jouer les architectes dans la reconstruction et dans l'édification de nouvelles infrastructures». Devant la confusion et le manque de cohérence des congressistes, incapables de trouver un compromis à leurs différends (d'ordre relationnel et organisationnel), le conseil élu du congrès a été confronté à un dilemme. L'absence de consensus a poussé ces derniers à soumettre trois propositions à un vote à main levée. Reporter le congrès, élire un bureau national pour une durée transitoire ou tout bonnement l'élection d'un bureau national permanent. La menace de dissolution du conseil national, donc «la descente aux enfers pour la profession» a contraint l'assistance à opter pour le scrutin à bulletin secret. Sept des 20 candidats inscrits ont préféré se retirer, laissant immanquablement la chance aux 13 candidats restants, puisqu'il est exigé 14 membres pour la composition du conseil national. Les résultats du scrutin ont été validés par un huissier de justice et sanctionnés par un procès-verbal. A l'issue du congrès qui a porté un léger préjudice «au timing» de l'hôtel Les Sables d'or, le congrès a sanctionné ses travaux par la validation de quatre recommandations, à savoir la clarification des missions qui lui sont dévolues. La crise qui secoue la corporation des architectes a été plus qu'évidente, mais ne justifie, en aucune manière, les «attitudes déplacées et incorrectes» de certains architectes, censés faire montre de grande maturité intellectuelle, de rationalité dans les propos, mais surtout de sérénité. «C'est une mascarade» et «c'est un échec total du congrès qui démontre clairement qu'une crise secoue notre corporation», ont déclaré certains congressistes dont M.Maâmar Tali qui n'a pas senti la nécessité d'y assister.