Le parti adopte une nouvelle stratégie politique résolument tournée vers les préoccupations citoyennes. Le FFS a clôturé les travaux de son 4e congrès en renouvelant la confiance à son chef charismatique et historique: Hocine Aït Ahmed. Les militants du Front des forces socialistes n'imaginent pas encore leur parti fonctionner loin de la férule du zaïm. D'autant plus qu'il a montré son aptitude à mener le combat démocratique entamé en 1963. Ils l'ont fait savoir avant et pendant le déroulement du Congrès. Les spéculations sur son éventuel retrait, collées ces dernières années à l'actualité politique du plus vieux parti de l'opposition démocratique en Algérie, n'ont pas changé d'un iota la réalité à l'intérieur de ses instances dirigeantes. D'ailleurs, certains militants avertis, rencontrés lors de la tenue des travaux du congrès, n'ont pas omis de faire remarquer ce paradoxe qui fait qu'en Algérie «on soutient, sur le plan politique, à la fois une thèse et son anti-thèse». Ce qui dénote à leurs yeux «l'état avancé de décomposition de la classe politique nationale et l'incohérence de certains cercles médiatiques qui soutiennent avec force l'amendement de la Constitution pour ouvrir une voie royale à un 3e mandat au président Bouteflika tout en militant pour la fin du règne de Da l'Ho au FFS». Voilà résumé le sentiment général qui a prévalu lors du conclave de Zéralda, lequel a permis au FFS de maintenir le cap sur sa stratégie politique et confirmer sa ligne de conduite de parti d'opposition qui «a choisi son camp aux cotés des citoyens qui se sont exprimés un certain 17 mai». L'ambiance «sereine et conviviale» pour reprendre les termes du porte-parole du congrès, Karim Tabou, a régné durant les deux jours des travaux. Les différentes crises internes qui ont secoué le parti n'auront pas servi à rien. Des retouches ont été apportées aux statuts pour un fonctionnement plus démocratique de ses instances. Un lifting attendu et réclamé depuis longtemps par sa base. Lors du discours de clôture des travaux, M.Aït Ahmed a reconnu que le parti «a commis l'erreur la plus grave qui a empêché la mise en oeuvre des résultats du 3e congrès, celle de s'ouvrir vers la société», a-t-il fait remarquer. Un aveu qui vient expliquer le malaise qui a régné ces dernières années au sein du FFS et qui a occasionné une hémorragie parmi ses cadres et ses militants de base. Il a, notamment souligné le fait que «le FFS, aujourd'hui, est véritablement bien parti», assurant qu'il va «reprendre le rail et le peuple algérien aura la possibilité de le reconnaître et de comprendre ses positions». La boussole politique est orientée sur un positionnement du parti en parfaite harmonie avec celui du peuple qui s'est fait entendre de façon magistrale lors des dernières élections législatives. Le FFS se veut être l'expression de cette voix qui a provoqué une onde de choc dans les états-majors aussi bien des partis politiques que des institutions du pouvoir et du système en place. Le président, réélu à la tête du parti avec 582 voix face à un jeune candidat, M.Menaï Mourad, qui en a obtenu 34, a souligné, à cet effet, que «le FFS, aujourd'hui, est véritablement bien parti», assurant qu'il va «reprendre le rail et le peuple algérien aura la possibilité de le reconnaître et de comprendre ses positions». Il ne sera plus question de concocter «des alliances conjoncturelles ou de hasard» avec des partis politiques qui ont été boycottés par les électeurs. Ce n'est point un hasard si aucun d'eux n'a été invité, comme de tradition, à assister aux travaux du congrès. Cette attitude a été expliquée par un invité de marque au FFS, M.Mouloud Hamrouche, qui a constaté qu'en Algérie il y a des partis politiques qui ont choisi et accepté d'activer dans l'impasse politique mise au point par le pouvoir et d'autres qui ont opté pour une autre stratégie, à savoir militer à l'extérieur des limites du champ politique tracé par le pouvoir. Le message est clair: le FFS est un parti d'opposition qui se démarque de la démarche des autres partis qui ont consenti de jouer dans la cour qui leur est réservée par les tenants du pouvoir. Hocine Aït Ahmed réunira demain les membres élus du conseil national, notamment pour désigner le premier secrétaire, lequel désignera ultérieurement les membres du secrétariat national. Le congrès, faut-il le rappeler, a élu les 90 membres du conseil national qui comprend 3 femmes. C'est la plus haute instance du parti qui a déjà annoncé sa participation aux prochaines élections communales. Le FFS se remet désormais sur l'orbite politique nationale.