La production du pétrole est toujours fixée à 24,83 millions de baril/jour. L'éventualité d'organiser une conférence extraordinaire avant la prochaine rencontre qui aura lieu le 14 décembre prochain, a été retenue. Les pays producteurs de pétrole qui se sont réunis le 8 juin à Vienne ont surpris le monde. Malgré les mises en garde voilées de la Maison-Blanche, malgré les pressions exercées par l´Arabie Saoudite et le déficit enregistré par le manque de la production libyenne, le cartel du pétrole n´a pas cédé. Dès l´ouverture des travaux, le secrétaire général de l´Opep Abdelah el Badri a planté le décor en affirmant dans son discours que «le monde est bien approvisionné en pétrole, il y a suffisamment d´offre sur le marché». Ainsi, à la surprise générale, l´Opep a décidé de garder inchangée sa production de pétrole dont les quotas ont été fixés à 24,83 millions de baril/ jour (bpj). Même si cette décision a boosté les prix du baril, elle n´a pas été du goût du producteur le plus puissant de l´organisation, à savoir l´Arabie Saoudite, qui est sorti totalement assommé de cette réunion. Le ministre saoudien du Pétrole parle alors d´incapacité de l´organisation à «trouver un terrain d´entente» pour justifier ce «revers» à l´endroit de son protecteur, les Etats-Unis d´Amérique. «Nous avons été incapables de trouver un accord. C´est l´une des pires réunions que nous ayons eues... je n´ai jamais vu une position à ce point obstinée», a regretté le ministre saoudien. Moins tranché, visiblement moins déçu, le secrétaire général de l´Opep Abdelah el Badri s´est contenté de relever dans sa conférence de presse que «les pays membres n´ont pas réussi à trouver un terrain d´entente». Cette réunion a ceci de particulier: c´est pour la première fois que l´Arabie Saoudite s´est retrouvée face à un bloc solide composé, notamment par l´Iran, le Venezuela, l´Algérie, l´Equateur, l´Angola et l´Irak. Ces pays ont catégoriquement rejeté la proposition saoudienne consistant à «inonder» le marché pétrolier. Les 12 pays membres qui produisent à eux seuls, 40% de la production mondiale, ont pris cette décision par un manque de consensus et par le «le fait qu´il y ait trop d´éléments inconnus sur la situation économique présente et à court terme». Dans une allusion à l´Arabie Saoudite, El Badri ajoute qu´«il y a eu certains pays favorables à une augmentation des quotas et d´autres qui ont souhaité avoir plus de temps pour analyser la situation». Cette hausse des quotas de production était très attendue par les pays consommateurs, notamment les Etats-Unis d´Amérique qui voient leur croissance économique fragilisée. Le porte-parole de la Maison- Blanche a estimé que «nous sommes dans une situation où l´offre n´est pas suffisante pour répondre à la demande». Ceci dit, on a assisté à une véritable divergence d´avis parmi les membres du cartel, avec les pays du Golfe favorables à une augmentation du quota de production de 1 million à 1,5 million de baril par jour afin d´approvisionner le marché. L´une des plus grandes préoccupations de l´Opep reste la stabilité des prix qui n´ont pas cessé d´augmenter ces derniers mois dépassant le seuil de 100 dollars le baril, soutenue par la crise politique en Libye qui prive le marché de 1,3 million de barils par jour depuis le début du conflit libyen en février dernier ainsi que la catastrophe naturelle au Japon. C´est sans la présence de la Libye, dont le représentant Omar Abukraa s´est présenté seulement au courant de la deuxième journée de la conférence qu´a débuté cette 159es rencontre de l´Opep. A une question relative à la révision du statut de membre de la Libye, un représentant de l´Opep a répondu que le sujet n´avait pas été à l´ordre du jour. L´Opep se veut rassurante pour les pays producteurs et les pays consommateurs en insistant sur le fait qu´il n´y a pas de crise. Néanmoins, la proposition de certaines délégations concernant l´organisation d´une conférence extraordinaire avant la prochaine rencontre qui aura lieu le 14 décembre prochain, a été prise en considération. Ainsi, le secrétaire général a annoncé que l´Organisation se réunirait dans 3 mois. Mais aucune date n´a encore été fixée pour cette rencontre. A cause de la situation politique dans les pays arabes dont plusieurs sont membres de l´Opep, cette conférence a suscité un intérêt médiatique très important. Un grand nombre de journalistes et d´équipes de télévision ont couvert l´événement.