Le fond est touché. Les mauvaises conditions socio-économiques, le chômage envahissant, la crise de logement, l'échec scolaire, les familles nombreuses, sont autant de circonstances qui font que la misère est visible. Et de ce fait, des jeunes qui vivent leur crise d'adolescence se retrouvent dans la rue et se livrent au système de la débrouille afin de subvenir à leurs besoins et contribuer ainsi au budget familial. Ce secteur informel de plus en plus répandu dans notre pays à l'exemple à Sidi Bel Abbes où les enfants scolarisés se transforment durant leurs pseudo-vacances en marchands ambulants. Ces mineurs se déploient quotidiennement que Dieu fait aux alentours des marchés de la ville et notamment au quartier populaire de El Gréba, qui est devenu par la force des choses, un centre de négoce incontournable du marché illicite. Le lieu respire l'activité permanente. L'on trouve de tout, à des prix défiant toute concurrence et de ce fait, il est très prisé surtout par la clientèle féminine. Là, également, les jeunes marchands investissent à longueur de journée les grouillantes artères d'El gréba. La plupart de ces jeunes travaillent pour le compte de certains bonnets du commerce en gros, leur livrant des quantités de marchandises moyennant un pourcentage de marge bénéficiaire, nous disent-ils. Les produits proposés par ces mineurs sont généralement des produits cosmétiques, des effets vestimentaires, de la confiserie, des sacs en plastique et des légumes. Par ailleurs, cette partie de la ville connaît chaque vendredi dans la matinée, une forte animation autour de la place Fida, haut fait d'armes, plus connu sous le nom de Tahtaha. Celle-ci est caractérisée par une présence compacte de vendeurs occasionnels venus des hauteurs de la cité et même des villages environnants. Ne cessant de s'époumoner autour de leurs carrés, défendant le moindre centimètre, voire espace garni de linge, de tissu, de trousseaux de mariée, de broderie et autres camelot importée de Turquie, à savoir: vaisselle, ventilateur, télé d'occasion et autres babioles. Dans cette fourmilière humaine, il est impossible pour les passants et les clients de pénétrer dans ces rues ou d'en sortir sans y laisser des plumes. Aussi, à défaut de trouver un emploi stable, ces adolescents font dans la débrouille. Du reste, ils n'ont pas le choix devant un avenir bouché.