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Kaid Ahmed: un homme de conviction
OPINION
Publié dans L'Expression le 14 - 06 - 2011

Mon ami Kamel Bouchama, vieux militant du parti FLN et compagnon de la JFLN, à travers ce livre, nous ressuscite un géant de l'histoire contemporaine de l'Algérie, ce moudjahid de la première heure, Kaïd Ahmed, ou le commandant Si Slimane.
Kamel retrace avec brio l´itinéraire politique de cet illustre personnage qui fut compagnon du président Ferhat Abbas et des colonels Lotfi, Boussouf et Boumediene. L´auteur s´adresse surtout aux jeunes générations, d´autant plus que Kaïd Ahmed est décédé il y a de cela trente-trois ans, en 1978. Il faut aussi rappeler que tous ceux qui ont connu ou approché Si Slimane pendant la Révolution ou après l´Indépendance, gardent un souvenir vivace de cette personnalité et la citent avec déférence et grand respect. Si Slimane, en tant qu´adjoint du chef d´état- major de l´ALN, était l´aîné du groupe (Abdelaziz Bouteflika, Chérif Belkacem, Ahmed Medeghri) et d´autres jeunes cadres moins connus. Kaïd Ahmed, un vieux routier de la politique, était le politique de l´équipe. N´oublions pas qu´il a été le camarade et le compagnon de grands ténors en politique (Ferhat Abbas, Me Ahmed Boumendjel, Me Ahmed Francis, Kadda Boutarène, Bensalem de Laghouat, Me Sator Kaddour, et le martyr, le Dr Saâdane).
Il est utile de rappeler que Si Slimane Kaïd Ahmed joue un rôle décisif pour convaincre ses amis Ferhat Abbas et Ahmed Boumendjel à rejoindre le «groupe de Tlemcen» en 1962. Feu Saâd Dahleb dans son livre «Mission accomplie», page 207 cite: Kaïd Ahmed, grand ténor de Tlemcen, théoricien intarissable du Bureau politique etc.» et il continue: «L´aventure de Tlemcen qu´il avait bien voulu tenter (Ahmed Boumendjel) sur les suggestions de Kaïd Ahmed etc.». A ce moment (été 1962) Si Slimane sillonnait les wilayas du pays pour les rallier au groupe de Tlemcen et leur expliquer les dessous du conflit Gpra - Etat-major ALN et résultats du Cnra (Tripoli). Kaïd Ahmed, député de Tiaret et président de la Commission des relations extérieures avec son collègue, député de Blida, M´hamed Yazid, était au côté du président Ben Bella lorsque le drapeau de notre jeune République fut hissé à New-York (siège de l´ONU). Et ce qui est intéressant dans ce livre, Kamel nous livre pour la première fois le contentieux qui a opposé Kaïd Ahmed au président Houari Boumediene. (Sauf quelques proches et initiés sont au fait de ces problèmes, ou plutôt de ce différend). Mais dans ce livre, Kamel apporte un enrichissement à l´histoire contemporaine de l´Algérie. C´est important et il mérite le respect.
Les points qui ont opposé les deux responsables, nous pouvons les énumérer ainsi:
1) L´application buraucratique de la révolution agraire
2) La disparition tragique de Hocine Ahmed Medeghri
3) Le fonctionnement du parti FLN
4) Le retard dans la mise en place des institutions, six ans après le réajustement du 19 juin 1965
1. La révolution agraire. Dans le livre, un chapitre complet est consacré à la vision de Si Slimane Kaïd Ahmed. Mais malgré son opposition à l´application bureaucratique de la révolutioin agraire, Kaïd Ahmed, en tant que responsable du parti, a laissé le FLN s´engager pleinement dans cette bataille et sans jamais l´entraver. Il reçut la première promotion d´officiers chargés de mission de la RA et leur donnera des orientations conformes à la loi (l´ordonnance portant RA).
2. S´agissant de la disparition tragique du défunt Ahmed Medeghri, il faut rappeler que Si Slimane adorait Hocine Medeghri pour sa sincérité et son courage. Il est aussi le fils de Si Allel, un ami de Kaïd Ahmed et vieux compagnon de ce dernier à l´Udma, à Saïda. Si Slimane, qui suivait un traitement en France, était venu spécialement de Paris pour assister à l´enterrement de son ami Hocine Medeghri, face à Si Boumediene sous une pluie battante. Toutes les personnes qui connaissent les relations fraternelles entre Si Slimane et Hocine Medeghri savent que Kaïd Ahmed fut très affecté par cette perte de son ami. Le 40e jour, comme le rappelle Kamel dans le livre, Kaïd Ahmed s´est déplacé à Saïda et a eu des propos malveillants, en public, sur Si Boumediene et en présence de la délégation du Conseil de la Révolution présidée par Chérif Belkacem, membre du conseil. Le président Boumediene fut très affecté par ces «attaques» de Si Slimane en public et devant une délégation officielle représentant le Conseil de la Révolution.
3. Le fonctionnement du parti FLN. Kaïd Ahmed avait inscrit comme priorité, dès 1968, la mise en place des comités de quartier pour se rapprocher du peuple et ainsi, participer à sa mobilisation. Il tiendra une série de meetings populaires et de tournées à travers les wilayas et surtout Alger en 1971 et 1972. Un jour, Messaâdia me chargea de rejoindre Kaïd Ahmed à la place Kennedy et de l´informer d´annuler son meeting, car un attentat était fomenté contre lui. Arrivé sur les lieux, je lui chuchotai à l´oreille le message de Si Mohamed Cherif. Sa réponse fut foudroyante. «Moi je vais tenir mon meeting et s´ils veulent m´assassiner, je suis prêt pour mourir». Il faut être de la trempe de Si Slimane et avec son courage pour tenir un meeting, alors qu´on est menacé de mort dans les instants qui suivent. Il faut reconnaître que la bataille des comités de quartier fut rude et dérangeait les hautes sphères du pays. Mais la goutte qui a fait déborder le vase fut le discours du président Houari Boumediene (Bd de l´ALN) dans lequel il critiqua publiquement le FLN. Piqué au vif et connu pour ses répliques courageuses, Si Slimane répondit par une note explicative adressée à la base militante et dans laquelle il considère que ces attaques étaient injustifiées et sans fondement. Nous étions en Novembre 1971. Il n´apprécia pas que tous ses efforts et son travail pour édifier un grand parti ne soient pas considérés à leur juste valeur par le président du Conseil de la Révolution, lui qui l´avait chargé de cette mission d´édification du parti FLN.
Ce conflit larvé dura une année: novembre 1971 - novembre 1972. Mais avec le communiqué laconique de la Présidence, du 20 décembre 1972, qui disait ceci: «Sur sa demande et pour raisons impérieuses de santé, M.Kaïd Ahmed, responsable de l´appareil du parti, quitte ses fonctions», le président Boumediene venait de franchir le Rubicon et à travers ce geste, a participé à l´éffondrement de l´instance, à savoir le Conseil de la Révolution en touchant un de ses fondateurs et piliers. Après ce départ de Si Slimane, Houari Boumediene a tenu une réunion au siège du parti, qui a regroupé les chefs de département et les secrétaires nationaux des organisations de masse. Ce jour-là, le président Houari Boumediene était pâle et triste. Il venait de perdre un fidèle compagnon.
Pour confirmer cette thèse de pilier du Mouvement du 19 juin 1965, il est important de rappeler que lors du 25e anniversaire de la mort de Si Slimane, le 6 avril 2003 au Palais de la culture à Alger, l´assistance nombreuse a eu à voir la projection d´un documentaire réalisé par A.Selamna (Entv) sur Kaïd Ahmed à travers lequel, le colonel, chef de la Wilaya I historique, Si Tahar Zbiri, connu pour son courage, sa sincérité et sa franchise, a abordé publiquement la préparation du 19 juin 1965 chez lui, en son domicile, en présence du vice-président Houari Boumediene. Ce dernier a suggéré à ses amis présents de laisser le président Ben Bella continuer seul dans sa forfaiture. Kaïd Ahmed lui a répondu énergiquement par ces propos: «Nous n´avons pas à nous retirer et laisser Ben Bella, seul, faire la loi. C´est lui qui doit partir et abandonner la scène politique.» A part, ces protagonistes qui ont pris la décision du réajustement révolutionnaire, tout le reste ne sont que des exécutants, aux ordres des présents à ce dîner. L´histoire peut-être nous donnera un jour, plus de détails sur l´institution du Conseil de la Révolution et les préparatifs du «réajustement». C´est pour cela que dans la semaine qui a suivi le 19 juin 1965, nous avons vu Kaïd Ahmed animer la première conférence de presse du Mouvement. Il s´est même procuré les clés du studio de son ami le Dr Saber Chérif, en cas de coup dur. Après le départ de Si Slimane en 1972 ou pour être plus exact, après son éviction, une nouvelle page venait de se tourner et ce fut le début de la fin.
Aïssa KAID est Cadre supérieur en retraite


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