Le diabète, une maladie chronique qui prend de l´ampleur La sonnette d'alarme a été tirée depuis longtemps «Surveillance, prévention, activité physique», tel est le triptyque recommandé aux diabétiques lors de la 4e Journée d´étude sur le diabète qui s´est tenue hier à Alger, au centre de formation de Sonelgaz à Ben Aknoun. C´est devant quelque 200 praticiens généralistes, auxquels se sont joints divers acteurs du secteur comme ceux des assurances sociales que d´éminents spécialistes ont prodigué des conseils de sensibilisation en informant au mieux les praticiens généralistes sur cette maladie. Celle-ci, a-t-on indiqué, touche quelque deux millions d´individus en Algérie sur les 200 millions de patients recensés dans le monde. La population des médecins généralistes, qui sont plus nombreux que les spécialistes, est particulièrement visée car elle pratique dans des structures de proximité. Ce qui évite aux patients, du moins pour les premiers soins, d´effectuer des déplacements onéreux et ardus pour cette frange de population souvent d´un certain âge, vers les grandes centres urbains mieux équipés matériellement et en personnel soignant. Le professeur Aïssa Boudiba, chef du service diabétologie au CHU Mustapha-Pacha, qui pilote l´Association de diabétologie algérienne, entouré de trois autres éminents professeurs, a modéré les travaux de cette journée. Une équipe médicale cubaine composée de quatre spécialistes, a participé à cette rencontre et présenté des communications. Cette délégation était conduite par le professeur Enrique Cragh Ortega, ancien directeur de la santé de la province de Santiago de Cuba et néanmoins chirurgien et angiologue. Cette journée nationale annuellement célébrée, à l´image de la Journée mondiale du diabète, laquelle est marquée le 14 novembre de chaque année par une vaste campagne de sensibilisation et d´information initiée par l´Organisation mondiale de la santé (OMS). Devant la montée inquiétante de cette maladie chronique, La professeur Safia Mimouni-Zerguini, a confié à L´Expression que «12,5% de la population adulte est diabétique, soit près de deux millions d´Algériens.» En effet, et c´est d´autant plus dramatique, de savoir qu´une personne diabétique sur trois s´ignore, aggravant de fait le mal. La sonnette d´alarme sur la montée du diabète parmi la population, notamment chez les jeunes, a été tirée depuis longtemps. Des statistiques inquiétantes nous dictent l´urgence d´une sensibilisation à mener, non pas uniquement en direction des malades, mais aussi envers les praticiens généralistes pour que cette maladie soit prise en charge convenablement dès son dépistage. Elle devrait l´être en effet «au niveau primaire des polycliniques ou centres de santé locaux, secondaire dans les pôles de diabétologie et tertiaire par les hôpitaux.» Enfin, recommandent les intervenants, la création d´une coordination entre l´ensemble des partenaires actifs dans les trois niveaux cités, est fortement indiquée. La sensibilisation envers les patients devrait être axée sur les habitudes alimentaires à adopter et l´importance de l´activité physique, surtout la marche qui est une activité bénéfique et à la portée de tous. Par ailleurs, il a été répété que les jeunes doivent être la cible des campagnes de sensibilisation futures. Pour mener à bien toutes ces louables initiatives à prendre, en matière de lutte contre cette maladie chronique, des médecins participants nous ont indiqué que 48 centres (maisons) de diabétiques ont été créés à travers le pays. Cette action louable doit être accompagnée par diverses autres actions sur le terrain, notamment en milieu scolaire. Les parents sont instamment appelés à surveiller l´alimentation de leurs enfants, en bas âge et adolescents qui sont de plus en plus atteints par le diabète de type 2. Tous les participants ont estimé à cette occasion, à propos de la boisson, que la meilleure reste l´eau et le meilleur moyen de prévenir, se prémunir et faire face au diabète est de «manger sain, de revenir au régime méditerranéen, en évitant tous les excès».