Les tiraillements reprennent du poil de la bête pour illustrer un climat de fracture sans précédent. «Nous allons rejoindre les redresseurs et créer une mouhafadha bis», a indiqué hier le chef de file des opposants à l´actuelle mouhafadha, désignée le 10 mai dernier par le secrétaire général du FLN pour présider aux destinées de la structure régionale de Béjaïa. M. Bourouih ne digère pas la reconduction de Mme Fourar et ne jure que par la création d´une structure parallèle acquise aux redresseurs. La fracture qui règne en maître au sein de la mouhafadha de Béjaïa revient au-devant de la scène publique. A la faveur de la reconduction de Mme Fourar au poste de mouhafadh par le secrétaire général du parti, en application des dispositions du réglement intérieur régissant la formation de Belkhadem, les tiraillements reprennent du poil de la bête pour illustrer un climat de fracture sans précédent. Un climat dont on parle partout, notamment dans les cafés. Cette nouvelle montée au créneau des opposants trouve sa raison d´être dans le choix de Belkhadem. Un choix décrié du moins par les habituels contestataires. Le secrétaire général du Front de libération nationale n´a, en effet, pas jugé utile de donner une suite favorable à une proposition signée par sept des onze membres de la commission exécutive élus le 23 avril dernier, préférant opter pour la continuité à travers la reconduction de la même personne en dépit du mouvement de contestation qui n´a pas cessé d´être de mise depuis 2005. Sept membres sur les onze, que compte la commission exécutive, ont, en effet, fait une proposition dans une requête adressée à la direction nationale et dont nous détenons une copie. Cette proposition a été motivée par le souci d´éviter la situation de blocage en vigueur au sein de la structure régionale du Front de libération nationale. Evoquant une large consultation y compris avec les responsables des démembrements de base du parti, qui a débouché sur un consensus, les sept signataires ont informé le secrétaire général de leur option de désistement au profit de Bourouih Mohand Akli. C´était bien avant la désignation. Les quatre autres, dont l´actuelle mouhafadh, n´ont pas souscrit à la proposition. Saâdi Djeroud, également élu à l´APW, était de ceux-là. Il expliquait hier sa position par le fait que «la désignation du mouhafadh relève des prérogatives du secrétaire général du parti. Cette résolution a été votée au congrès». Rabah Mahfi, un des signataires soutenait pour sa part «avoir signé la proposition avant le choix de Belkhadem». «Maintenant qu´il a opté pour une personne, je ne peux que respecter ce choix», nous a-t-il précisé. De son côté, l´heureuse élue, Mme Fourar, affirmait «n´avoir jamais postulé à ce poste». Engagement militant oblige, elle ajoute «respecter le choix du secrétaire général». «J´irai jusqu´au bout des responsabilités qui me sont confiées et doublement encore parce que je suis une femme», souligne-t-elle encore, non sans balayer d´un revers de la main, le risque de division. «Notre parti a toujours surmonté ses divergences. Je reste convaincue de notre union pour les années à venir». Serait-ce le cas? La première réunion de la commission convoquée pour hier soir devrait nous confirmer l´un des deux cas de figure. Une opération de restructuration organique sera lancée incessamment. Une chose est sûre, cette restructuration ne sera pas de tout repos. Il faudrait beaucoup de doigté à la nouvelle responsable pour faire taire la fronde qui semble s´inscrire dans le prolongement de la crise qui secoue le parti au niveau national.