Ils se démarquent de l´Onec de Khaled Bounedjma et de la Cnec de Tayeb El Houari. Ils se disent libres et se revendiquent de cette liberté au nom de laquelle leurs parents se sont sacrifiés. Ils sont des fils de chouhada qui s´organisent à leur manière. Une délégation de leurs représentants, visiblement désarçonnés par l´ampleur qu´a pris le mensonge, a été reçue dans les locaux de notre journal. «Le premier point de notre plate-forme d´existence est l´interdiction formelle de raconter des mensonges», ont-ils souligné d´emblée. Cette délégation de quatre personnes représente les familles de chouhada dans une organisation nommée momentanément «Mouve-ment de contestation». «Les premiers jalons de notre Mouvement ont été posés il y a une année. On a commencé à se rencontrer pour parler de nos problèmes et aujourd´hui on est présents dans 32 wilayas du pays avec quelque 50.000 adhérents», raconte Yahia Bessaci, non sans égratigner les deux organisations officielles: l´Onec et la Cnec. «Les enfants de chouhada ont déserté les structures officielles qui les ont déçus et ont rejoint notre mouvement parce qu´ils se reconnaissent dans notre plate-forme qui prend en charge les problèmes quotidiens de cette catégorie de citoyens», a-t-il ajouté. Nos interlocuteurs contestent, notamment la non-application des lois de la République concernant les fils de chouhada, notamment la loi 07-99 dans son article 25 relatif aux licences d´importation de véhicules, pourtant «inscrite dans la loi de finances 2011». Ils réclament, selon leurs propos, «la paix matérielle et morale pour les enfants de chouhada». Quant à leur plate-forme de revendications, envoyée au chef de l´Etat, elle se résume en 19 doléances. On cite l´augmentation de 100% du montant de la retraite pour les fils de chouhada, une indemnité morale et matérielle pour la période d´enfance vécue par les intéressés, facilitation dans l´obtention des crédits sans intérêt et l´éradication de la crise du logement qui affecte ces derniers ainsi que l´effacement des dettes des familles de chouhada. Pour défendre cette plate-forme de revendications, nos interlocuteurs ont souligné qu´ils ont organisé plusieurs actions de protestation. Des sit-in ont été tenus dans les wilayas de Béjaïa, Bouira, Sétif et Chlef. Ils ont rappelé que la plate-forme de revendications a été remise le 23 mai dernier au ministère des Moudjahidine, à l´occasion d´un sit-in qui a été organisé devant ce département. Un autre sit-in a été tenu le 30 mai au même endroit. Cette fois-ci, ont-ils précisé, une délégation a été reçue par le ministre des Moudjahidine, Mohamed Chérif Abbès. Dans le procès-verbal de la réunion, dont une copie nous été remise, le ministre a affirmé qu´il continue les efforts pour satisfaire les revendications qui relèvent de son département. Mais ce que nos hôtes relèvent c´est la reconnaissance par ce département de leur mouvement en tant que représentant des fils de chouhada. Enfin, nos interlocuteurs ont annoncé un rassemblement national le 27 juin en cours devant l´APN.