cette religion, selon lui, traverse une crise inédite. «Vous êtes une société surpolitisée, j'ai été surpris de lire dans la presse que nous comptions organiser un mouvement politique, c'est faux, notre action est apolitique », c'est en ces termes que s'est adressé M.Soheib Bencheikh, mufti de la mosquée de Marseille aux journalistes venus couvrir sa conférence de presse organisée hier, au niveau de la Maison de la presse Tahar Djaout M.Soheib faisait bien sûr allusion au Mouvement musulman pour le renouveau (MPR) créé le 7 juin dernier en France. Dans la déclaration officielle où sont arrêtés les objectifs de ce mouvement, on lira : «Le moment de la réflexion réformatrice et de l'action en faveur du renouveau est venu pour stopper l'avancée dangereuse des forces obscurantistes, étrangères aux idéaux de progrès et de modernité tracés par le courant.» Cette initiative ne vise donc, ni plus ni moins que de contrecarrer «l'extrémisme quelle que soit sa nature ou son origine». «l'Islam traverse une crise inédite, il est piégé entre ceux qui le présente comme étant synonyme de violence et de meurtres, et ceux qui l'instrumentalisent politiquement.» Ce n'est pas le cas du MPR, réitère le mufti de la mosquée de Marseille. Quelles relations aura ce mouvement avec le Conseil français du culte musulman (Cfcm)? La réponse est sans équivoque. «Le conseil devait faire appel aux personnalités qualifiées, moi je me considère comme un membre disqualifié.» Il est clair que le mouvement, à travers cette position, a tenu à prendre ses distances, par rapport au Cfcm, présidé par M.Dalil Boubeker. Ce dernier n'y est pas allé par quatre chemins pour formuler des critiques concernant la manière avec laquelle le Cfcm a vu le jour. «M.Sarkozy et la France auront l'Islam qu'ils méritent», a déclaré M.Soheib, ils l'auront bien sûr, à en croire le conférencier, grâce «à ces gens qu'ils ont regroupé pour des raisons purement sécuritaires». Le MPR est-il venu en réponse à cette initiative «contrôlée» par les Français? «Nous nous réjouissons du fait que les musulmans ont un interlocuteur unifié et identifié. Nos critiques se portent sur la méthode électoraliste, choisie pour désigner les membres, et l'absence de compétences au sein du Conseil», atteste-t-il. Les choses seront «différentes» au MPR qui compte «favoriser les compétences de tout bord». «La réflexion et l'action seront les deux axes principaux de notre mouvement», ajoute-t-il. C'est dans ce cadre qu'il sera procédé à la création de la branche algérienne de ce mouvement transnational, «pour pallier le vide, extrêmement inquiétant dans le domaine de la recherche et de la réflexion musulmane». Enfin, le Mufti de la mosquée de Marseille précise que si l'Algérie espère reprendre sa place au niveau des instances musulmanes en France, elle devra commencer par choisir des militants compétents, capables d'assumer leurs responsabilités.