le rnd veut rester serein face à la montée de la fièvre électorale. Le RND a réaffirmé, hier, que la question de la présidentielle est encore «prématurée» et qu'il ne se sentait pas concerné par l'agitation que connaissent, ces jours-ci, les comités de soutien au Président Bouteflika. Le porte-parole du RND, M.Miloud Chorfi, a démenti hier, lors d'un entretien téléphonique, que son parti ait adressé une circulaire aux militants leur demandant de se mettre à l'écart des comités de soutien pour les candidats à la présidentielle. Pour M.Chorfi, «il n'a jamais été question d'instruction» et «la présence de militants du RND au niveau des associations de la société civile ayant activé dans le cadre des comités de soutien au Président ne veut rien dire». Notre interlocuteur a tenu tout de même à préciser que «ces militants n'ont pas le droit d'engager le parti» dans ces actions qui visent à réactiver les réseaux de soutien au Président Bouteflika. Le RND veut ainsi rester serein face à la montée de la fièvre électorale. D'aucuns accusent même le parti et son secrétaire général Ahmed Ouyahia d'observer un silence tombal devant les récents dérapages survenus au sein de la maison FLN. Il est reproché notamment à Ouyahia de n'avoir pas condamné ces tentatives d'occupation des sièges des mouhafadhas par des militants doutant de la légitimité du 8e congrès du FLN. Cela étant, des questionnements multiples fusent en ce qui concerne la conduite à tenir par le RND lors des prochaines joutes électorales. Et la réponse du porte-parole du parti à notre question laisse penser qu'une consigne de neutralité aurait pu très bien être donnée par Ouyahia à ses militants. Des observateurs ont d'ailleurs dénoté très tôt un changement de cap du nouveau responsable du gouvernement concernant la gestion des affaires de la cité. A commencer par l'option sécuritaire prise par le patron du RND dans son programme adopté par le parlement. Un programme qui re-prend dans le fond les orientations de celui qu'a drivé son prédécesseur sauf que les milieux conservateurs y ont soupçonné un lâchage de la politique de réconciliation nationale prônée trois années durant. Par ailleurs, la disparition du leader du MSP, Mahfoud Nahnah, principal allié du chef de l'Etat au sein de la mouvance islamiste, devrait nécessairement amener le patron du RND à en tenir compte dans sa stratégie électorale. Une mort subite qui a mis le parti dans une situation de succession ouverte. En calculateur avisé, Ouyahia attendrait tranquillement l'épilogue de cette succession pour connaître les intentions de ce parti par rapport à l'échéance présidentielle. Enfin, la réactivation des comités de soutien au programme du Président Bouteflika par l'ex-dirigeant du FLN, Ammar Saïdani, et son désaveu récent par ses parrains semblent avoir créé une crise au sein même de ces structures. Ce qui renforcerait la conviction du diplomate Ouyahia de la nécessité d'attendre que les choses se décantent pour agir.