La majorité des 2400 travailleurs de l'Etusa sont des contractuels. Le front social est en perpétuelle ébullition. Alger est l'épicentre de cette série de manifestations touchant tous les secteurs confondus. A côté de la revalorisation des salaires, objectif de la lutte sociale le plus emblématique de ces derniers temps, il faut compter d'autres formes de conflits à caractère éminemment politique et ceux relatifs à la représentation syndicale. C'est le cas des travailleurs de l'Entreprise de transport urbain et suburbain, Etusa, qui sont montés hier, au créneau, pour dénoncer leur syndicat d'entreprise qualifié de «fantoche». Pour cause, le secrétaire général dudit syndicat, qui est également président du conseil de participation, CP, mais aussi cadre dirigeant de l'entreprise, est pointé du doigt. Ce dernier à la tête du syndicat depuis 2001, «voudrait briguer un troisième mandat!», selon les contestataires ayant tenu un piquet de grève hier, à la station de Ghermoul à Alger. Le syndicat affilié à la Fédération du transport Ugta «dont les structures ne sont pas renouvelées depuis 2009, devrait être dissous de fait, trois mois après l'expiration de son mandat», clament-ils. Or, «un procédé frauduleux est utilisé à l'occasion des élections en cours», s'indignent les contestataires. D'ailleurs, une pétition paraphée par plus de 600 travailleurs est mise en circulation par le collectif des frondeurs. En outre en sa qualité de cadre dirigeant, «l'actuel secrétaire général du syndicat d'entreprise n'a pas les critères requis pour prétendre au poste de secrétaire général du syndicat», regrettent-ils encore. «La double casquette de ces cadres, leur a permis d'user de leur pouvoir de sanction contre les travailleurs, les contractuels et les retraités», expliquent les contestataires. «Ces agissements sont derrière des compressions d'effectifs abusives et blocage des droits conventionnels des retraités», font-ils savoir. En plus de la double casquette contraire aux dispositions de la loi 90-14 relative aux modalités d'exercice des droits syndicaux, les protestataires notent aussi «le non-respect des limites de proportion des délégués chargés de représenter les travailleurs». Il n'y a pas que ces infractions à la loi, «le syndicat a omis sciemment de présenter son bilan moral et financier», souligne-t-on. La majorité des 2400 travailleurs de l'Etusa sont des contractuels. «Ces derniers se retrouvent doublement menacés et par la direction et par le syndicat», affirment les syndicalistes. Pour rappel, l'Etusa qui dispose de pas moins de 300 bus, transporte près de 400.000 usagers par jour. Enfin, les contestataires, qui ont épuisé toutes les voies de recours menacent de descendre dans la rue, voire passer à la grève de la faim si rien n'est fait dans des délais raisonnables. Les enseignants vacataires des universités ne sont pas en reste. Au nombre de plus de 7000 exerçant dans la précarité absolue, ils s'apprêtent à investir la rue pour exprimer leur ras-le-bol. Des sit-in sont prévus en ce début de mois de juillet devant le ministère de tutelle. «Les rares postes budgétaires disponibles, sont accordés aux pistonnés», a témoigné une enseignante vacataire. Ces universitaires signant des contrats annuels au niveau local, «demeurent complètement ignorés par l'administration centrale», regrettent les protestataires. Les enseignants contractuels réclament leur intégration au corps de l'enseignement supérieur d'autant plus que leur tâche à l'université ne diffère en rien de celle des titulaires.