Le retour du prince... Cheb Anouar, forfait et Cheb Mami très attendu. Dans l'intervalle, les adeptes du raï ne boudent pas leur plaisir. Chaba Djamila Reziwiya a donné son spectacle lors de la première soirée du Festival du raï. Plusieurs titres étaient offerts aux spectateurs. Khelouni ndir rayi (laissez-moi faire ce que je veux), Djibouli meriouli (Ramenez-moi mon bon vivant), Matgoulouliche rahou yeshar (Ne me dites pas qu'il est en train de passer ses nuits ailleurs), sont pourtant des chansons qui continuent d'être interdites d'accès aux foyers. Malgré cela, les spectateurs n'ont pas boudé la scène, au contraire, ils étaient joyeux. Certains d'entre eux n'ont pas dissimulé leur déception et n'ont pas apprécié les paroles mises en rythme pendant plus de 20 minutes de show par Djamila Reziwiya. Idem pour cheb Abbès qui a fredonné ses chansons reprises chaque soir dans différents lieux de la corniche oranaise. Il s'agit notamment des tubes qui ont fait son succès comme Des fois tasra li, Kathrou Hmoumi» (mes déboires se sont accrus). Il a fallu attendre le tour de Houari Benchenet pour que le stade des Frères Amirouche renoue avec le verbe magique. L'élève de Blaoui El Houari et d'Ahmed Wahby, a entamé son spectacle en invitant les spectateurs à voyager à travers les vieux célèbres quartiers d'Oran. La chanson est intitulée Wahrane. Pour sa part, l'enfant terrible de la Mekkera, Cheikh Naam, a eu à bercer le public en leur proposant les chansons intitulées Ya oulfi allache (Ô ma dulcinée, pourquoi?, Allache Mchiti (Pourquoi es-tu partie) et tant d'autres au verbe pudique. Ce qui est propre à Naam est cette coopération public-chanteur dont l'artiste détient la clé. Auparavant, Cheikh El Hattab, un autre enfant de Sidi Bel Abbès, est revenu après une longue absence. Ce dernier a fait goûter aux amoureux de la «Guesba», ses célèbres chansonnettes grâce auxquelles il s'est frayé un chemin parmi les grands. Accompagné de son accordéon, El Hebri a eu, lui aussi, à bercer son public avec la chanson intitulée Rani mhayar (Je suis stupéfait). Une chanson qui lui a valu sa célébrité malgré sa production dérisoire qui remonte à plusieurs années. La première soirée n'a pas tenu totalement ses promesses puisque la grande vedette, tant attendue, s'est illustrée par une absence inexpliquée. Alors que tous les présents au stade des Frères Amirouche attendaient cheb Anouar, les organisateurs de la 4e édition du Festival du raï ont préféré baisser rideau à la première soirée sans pour autant souffler mot sur l'absence de l'enfant de la capitale des Zianides, cheb Anouar.