La wilaya de Tizi Ouzou a passé la journée d'hier, totalement coupée du reste du pays. Les voyageurs, déjà dramatiquement pénalisés par la mise en route du nouveau plan de transport de la ville des Genêts, n'ont pas pu rejoindre leurs lieux de travail durant toute la journée. Derrière cette situation contraignante, le mouvement de protestation des propriétaires de bus desservant la ligne Béjaïa - Alger. Dès les premières heures de la matinée d'hier, près de 400 bus ont été mobilisés pour bloquer toutes les voies menant vers la ville de Tizi Ouzou ainsi que la RN12 menant à Alger. C'était la pagaille sur toutes les routes. D'énormes embouteillages s'étaient constitués sur les chemins reliant les communes de l'est, à l'ouest, et du nord au sud de la ville. Certains voyageurs désespérés ont abandonné le projet d'aller en ville pour retourner bredouilles à la maison. Beaucoup ont perdu une journée de travail sans compter le manque à gagner pour l'économie locale. Par ailleurs, une tournée à travers la ville embouteillée, nous a permis de constater le ras-le-bol des populations. Les automobilistes eux, s'arment de patience, en espérant voir ce conflit qui oppose les transporteurs à la direction des transports déboucher sur une solution. Chacune des deux parties semble tabler sur l'épuisement de l'autre. Cependant, sur le terrain, les avis semblent divergents quant à la légitimité de la grève. Certains citoyens, peu nombreux d'ailleurs, trouvent justifiée l'action des transporteurs, d'autres estiment que ceux-ci ne cherchent que leurs intérêts faisant fi de la souffrance des voyageurs. En effet, jusqu'à hier, les discussions avec les citoyens montrent, si besoin est, que les motifs de ce mouvement sont inconnus. Hormis l'ouverture de la nouvelle gare que les populations trouvent insuffisant pour un mouvement aussi pénalisant, aucune autre cause n'est avancée par les transporteurs. Certains évoquent l'existence d'une gare ferroviaire qui fait concurrence aux propriétaires de bus. D'autres évoquent la décision injuste de les faire sortir de la ville. Les deux motifs ne semblent, toutefois, guère recueillir l'unanimité des populations. En tout état de cause, et en attendant une issue à ce conflit, les populations sont les seules à faire les frais en ces jours caniculaires. A présent, le mouvement ne vise plus à faire réagir les pouvoirs publics, mais il risque de s'étendre jusqu'à empêcher les citoyens d'aller à leur travail.