L'agence de presse officielle marocaine, MAP, s'est faite la caisse de résonance d'«experts» US qui se sont chargés de pointer du doigt l'Algérie et le Front Polisario. Comme pour la question de l'ouverture de la frontière terrestre algéro-marocaine, l'agence MAP s'est empressée de relayer des déclarations calomnieuses contre l'Algérie pour soustraire le gouvernement marocain de la responsabilité qu'il porte en ce qui concerne l'échec des négociations avec le Front Polisario. «Au moment où le Maroc fait preuve d'ouverture et de transparence pour ce qui est de la situation des droits de l'homme et de l'évolution de son processus démocratique, on remarque à ce sujet, un manque de volonté manifeste de la part de l'Algérie et du Polisario», a déclaré Joe Grieboski, président fondateur du fantoche Institut américain pour la religion et les politiques publiques (Irpp), a rapporté la MAP dans une longue dépêche datée du 19/07/2011. «Le manque de volonté de la part de l'Algérie et du Polisario à s'inscrire dans une solution politique de compromis en vue de la résolution du conflit du Sahara donne une ouverture à Aqmi pour tisser sa toile dans la région du Maghreb et du Sahel, ce qui se traduit par l'émergence d'une situation sécuritaire très critique pour la communauté internationale» aurait ajouté cet obscur expert US. La presse officielle marocaine, qui a sauté au plafond après que le premier ministre algérien ait dénoncé la campagne de diabolisation menée par l'agence Maghreb arabe presse contre l'Algérie, s'est tirée, une fois de plus, une balle dans le pied. Pour rappel, le patron de l´Exécutif algérien avait annoncé, le 29 mai dernier, que l´ouverture des frontières terrestres entre les deux pays n´était «pas à l´ordre du jour», suite aux accusations marocaines concernant l´envoi de mercenaires algériens pour prêter main forte au régime de Mouamar El Gueddafi. «Ces derniers temps, on observe (...) des déclarations de l´Agence officielle marocaine et une agitation du lobby officiel marocain aux Etats-Unis pour vouloir impliquer l´Algérie dans l´envoi de mercenaires en Libye, dans l´envoi d´armes en Libye», avait souligné Ahmed Ouyahia, ce jour-là, à l´occasion d´une conférence de presse qu´il avait tenue à Alger. L'Agence de presse officielle marocaine MAP n'a pas retenu la leçon. A moins qu'elle ne fasse dans une espèce de masochisme qui s'apparenterait à de la provocation. Ces deux maux ne font qu'une seule tare qui légitime une forme de journalisme qui foule aux pieds les principes qui ont donné ses titres de noblesse à cette remarquable profession. La désinformation s'est érigée en credo pour la MAP. Surtout lorsqu'il s'agit de la question sahraouie. Jugeons-en: «L'impasse dans laquelle se trouvent la question du Sahara et la crise libyenne offre, en effet, à Aqmi l'opportunité d'intervenir militairement et politiquement dans les pays de la région», ajoute l'expert américain qui s'emmêle les pinceaux. Aqmi, la Libye, le Sahara occidental: une belle ratatouille! Peu importe, le journaliste de la MAP boit du petit lait et cela suffit à son bonheur. C'est, encore une fois de plus, mal parti. Dire que le dossier sahraoui ne connaîtra pas d'avancée notoire, revient à prononcer un doux euphémisme. Officiellement, la délégation marocaine a repris depuis hier les négociations avec son homologue sahraouie. Officieusement, la diplomatie marocaine «parallèle» officie sur le terrain pour mieux vendre son projet de large autonomie pour le Sahara occidental. A cet effet, le Makhzen a mis en branle ses relais américains. Comme les négociations se déroulent sur le territoire des Etats-Unis d'Amérique, à Manhasset, dans la banlieue de New York plus exactement, la délégation marocaine donne l'impression de jouer à domicile, aidée de surcroît par un arbitre qui semble acquis à sa cause. Le match est vendu d'avance dirait-on dans le langage et la culture populaires sportives. L'ambassadeur sahraoui à Alger avait prévenu: l'envoyé personnel de l'ONU pour le Sahara occidental doit diriger le 8e round des pourparlers informels entre Sahraouis et Marocains qui se tiendra du 19 au 21 juillet à Manhasset dans la banlieue de New York «en accord avec la position de M. Ban Ki-moon qui appelle au règlement de la cause sahraouie, loin de toute tergiversation qui ne sert ni la cause sahraouie ni la région», a souhaité Ibrahim Ghali. Christopher Ross doit brandir un carton jaune contre le Maroc.