«La porte du dialogue reste toujours ouverte à condition que la direction applique le règlement du parti» «Nous n'allons pas assister à la réunion du comité central dont on ne reconnaît pas la légitimité», a martelé le porte-parole du mouvement de redressement, M. Kara. Le malaise persiste au FLN. Les contacts entamés entre la direction et les redresseurs sont loin d'arranger les choses. Les affrontements se poursuivent sur le terrain. Lundi dernier, huit personnes ont été blessées dans des échauffourées entre les membres du mouvement des redresseurs et les partisans de M.Belkhadem. «Ils ont payé des gens pour empêcher notre rencontre au niveau de la mouhafadha de Tebessa», a affirmé le porte-parole du mouvement de redressement, Mohammed Seghir Kara. Selon lui, des militants indépendants ont tenté de chasser les militants du FLN de la mouhafadha. Ce n'est pas la première fois qu'un tel incident est signalé. Malgré les intimidations de la direction, le mouvement de redressement a réussi à tenir sa rencontre à l'intérieur de la mouhafadha de Tébessa. «C'est un grand pas pour nous», estime M. Kara qui précise que c'est pour la première fois qu'une réunion se tient à l'intérieur d'une structure du parti. Le mouvement de redressement élargit son réseau au niveau de la base. Il a réuni, avant-hier, les militants de 16 wilayas. «Les militants soutiennent notre action et demandent même le départ de M.Belkhadem», explique Kara. Dans une déclaration politique, les militants ont interpellé le président de la République sur l'état critique du parti et les agissements du secrétaire général du FLN. Le mécontentement atteint même les hautes structures du parti. Au niveau des deux chambres du Parlement, la situation du FLN n'est pas appréciée du tout. Des parlementaires sont en colère contre les méthodes utilisées par la direction du FLN dans le renouvellement des structures. Le dernier renouvellement des commissions de l'APN a fait beaucoup de mécontents, surtout chez les femmes du FLN. Sur sept candidates, aucune femme n'a été retenue à la tête d'une commission. C'est pourquoi, beaucoup d'entre elles ont critiqué l'attitude de M.Belkhadem. «On encourage les femmes juste à travers les discours, mais sur le terrain, elle est toujours marginalisée», se plaignait une élue. Dans un entretien qu'il a accordé hier à un confrère, Salah Goudjil a déploré la gestion des affaires du parti. Il a insisté sur l'absence de légitimité au niveau des instances supérieures du FLN, en particulier le comité central. «Sur la base de l'appartenance familiale ou courtisane et, parfois, sur la base de la situation financière, certains membres du comité central ont été cooptés sans remplir les critères statutaires, à commencer par celui de l'ancienneté au sein du FLN», a-t-il affirmé. Cette question constitue la pomme de discorde entre la direction et les redresseurs. Ces derniers exigent de la direction d'assainir le comité central des intrus. Selon une source proche, le secrétaire général avait lui-même reconnu qu'il y a des membres au sein du comité central qui ne remplissent pas les critères arrêtés par le statut du parti. Il a même proposé la création d'une commission paritaire pour régler ce différend. Considérant que le statut du parti offre de larges prérogatives au secrétaire général Abdelaziz Belkhadem, les redresseurs estiment que c'est à lui que revient la décision. Ces derniers ne vont pas assister à la session du comité central qui se tiendra le 30 juillet prochain. «Nous n'allons pas assister à la réunion du comité central dont on ne reconnaît pas la légitimité», a martelé M.Kara. Pour lui, la porte du dialogue reste toujours ouverte à condition que la direction applique le règlement du parti. Tout en restant ouvert au dialogue, le mouvement de redressement continue de mobiliser ses troupes sur le terrain. Après Tébessa, il regroupera aujourd'hui les militants du Centre.