La crise est désormais endémique chez l'ex-parti unique. La guerre d'influence prend de l'ampleur, et la réconciliation promise entre les parties en conflit s'avère finalement de la poudre aux yeux. C'est ainsi que jeudi dernier, deux réunions se sont tenues séparément à Tizi Ouzou. Les partisans de l'ex-secrétaire général Benflis ont organisé leur regroupement à la mouhafadha sous la houlette du fédéral Akli Arbouche, tandis que les “redresseurs libres” ont élu domicile à L'Intht de Tizi Ouzou, réunion à laquelle ont participé les ministres Boudjemaâ Haïchour et Mohamed Seghir Kara. Alors qu'il devait superviser les préparatifs du congrès réunificateur dans la wilaya de Tizi Ouzou, Abdelaziz Ziari, ministre de la Jeunesse et des Sports s'est décommandé à la dernière minute, puisque étant pris par les Jeux panarabes. À la mouhafadha, les “légalistes” ont installé une commission provisoire pour la préparation du VIIIe congrès. Elle est composée des chefs de kasma, des membres de la mouhafadha, des présidents d'APC, des députés et des membres du comité central issu des VIIe assises. Il a été convenu aussi de contacter les “redresseurs” qui ont appartenu par le passé au FLN pour rejoindre les rangs. Car, pour M. Arbouche, “aucun congressiste ne nous sera imposé ou parachuté ; tous les congressistes seront élus par la base et démocratiquement”. C'est ce qui a été convenu en tout cas lors de la réunion avec Bouhedjar et Abada. Selon le fédéral du FLN, les “redresseurs” ne cherchent à vrai dire qu'à avoir un quota au congrès. Arbouche accuse certains redresseurs de n'avoir jamais appartenu à l'ex-parti unique. “Je les mets au défi de prouver leur appartenance à une quelconque kasma du FLN”, martèlera-t-il. Pour leur part, les “redresseurs libres” conduits par le mouhafedh parallèle, en l'occurrence Saïd Naït Sidi Ahmed, ont organisé leur conclave à l'Intht en présence des ministres Kara et Haïchour. Le porte-parole du mouvement des “redresseurs libres”, Tayeb Yennoun, exclut d'emblée toute participation au VIIIe congrès des partisans de Ali Benflis. “Il est hors de question que ceux qui menaient campagne contre le président de la République participent aux assises et encore moins se revendiquer du FLN. Leur exclusion est une condition sine qua non pour que le parti sorte la tête de l'eau”, assènera le mouhafedh de Bab El-Oued. Les “redresseurs libres”, qui sont partis en guerre ouverte contre l'autre faction des “redresseurs” drivée par Mustapha Khodja, ne voient pas d'inconvénients à instaurer un dialogue avec toutes les tendances du FLN mais avec des conditions. Cette guerre intra muros chez les “redresseurs” cache mal une course effrénée pour le contrôle du congrès réunificateur. Les “redresseurs libres” sous-traitent pour Amar Tou, au moment où l'autre clan est resté, lui, fidèle au chef des “redresseurs”, Abdelaziz Belkhadem. D'où cette bataille rangée autour du VIIIe congrès du FLN. Y. A.