Déjà, deux rencontres sont attendues aujourd'hui et demain à Alger et Blida. Les dirigeants du FLN, qui savent que le meilleur moyen de contrer leurs détracteurs et d'en appeler aux militants et à la légitimité, projettent d'aller, de nouveau, vers des regroupements régionaux. Le but étant de sensibiliser les militants, les sympathisants et l'opinion nationale sur les enjeux en cours. Ainsi, une rencontre que présidera Ahmed Boumehdi, est prévue aujourd'hui au siège de la mouhafadha d'Alger. Celle-ci, ouverte à la presse, regroupera l'ensemble des responsables de kasma (57 au niveau de la capitale), mais aussi les militants et les sympathisants du parti. Cette rencontre sera, il faut le croire, l'occasion de confirmer que le parti reste plus soudé que jamais derrière sa direction nationale issue du 8e congrès du FLN, cela en présence de tous les médias, aussi bien nationaux qu'étrangers. Outre Boumehdi, totalisant des dizaines d'années de militantisme, mouhafedh d'Alger et membre du comité central, des cadres dirigeants seront également présents à cette rencontre dans le but de lui donner un cachet plus solennel. Le lendemain, jeudi, une seconde rencontre est attendue, à Blida cette fois-ci. Elle sera présidée par Ali Benflis en personne. Ce n'est pas un hasard, apprend-on, si le secrétaire général a choisi la ville des Roses comme première étape de sa série de sorties sur le terrain. La mouhafadha de cette ville, en effet, a été l'une des premières, sinon la première, a avoir été attaquée par les hommes activant sous la férule de Abdelkader Hadjar. Des sources proches de la direction du FLN indiquent, à ce propos, que la sortie de Benflis, durant laquelle seraient présents des milliers de militants et de sympathisants de ce parti au niveau de cette ville, vise à prouver que «pas un militant, comme le prétend le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, n'a pris part à ces attaques tout simplement inacceptables». Cette sortie, en outre, vient en réponse aux manoeuvres qu'avaient initiées quelques adversaires de Ali Benflis, secrétaire général du FLN, qui avaient réussi à lui saboter un meeting à l'ouest du pays, plus précisément à Mostaganem, où le regroupement a fini par ne pas avoir lieu. Ali Benflis, apprend-on, compte rencontrer les militants et les citoyens des quatre coins du pays où, nous dit-on, son capital-sympathie ne cesse de grandir depuis les attaques dont certains sièges de son parti ont été les victimes. Au programme figure même une sortie en Kabylie, comme il l'avait lui-même confirmé lors de la conférence de presse qui avait eu lieu le lendemain de son départ de la tête du gouvernement et durant laquelle il avait même indiqué avoir eu l'intention de s'y rendre en qualité de responsable de l'Exécutif, quoique le destin en ait décidé autrement. Il ne fait aucun doute, précisent nos sources, qu'aucun membre de la direction du FLN, à commencer par Benflis lui-même, n'aura de repos durant cet été, même si la plupart des sorties «intéressantes» ne se feront pas avant la prochaine rentrée sociale. Ces sorties répondent également à la nécessité de bien préparer le congrès extraordinaire à la suite duquel la décision définitive sera prise en faveur de la candidature de Ali Benflis à la présidentielle d'avril 2004. En attendant, la guerre menée contre la direction du FLN, sans aucun doute, se poursuivra surtout par le biais de communiqués et de déclarations de presse alors que ce parti en profitera pour renforcer son autonomie et son assise au sein des populations.