Le développement local aura droit à des assises avant la fin de l'année. Est-ce que la démarche du Conseil économique et social cache des desseins inavoués lorsqu'il avait organisé les assises de la société civile, il y a quelques semaines? En tout cas, son président, Mohamed Seghir Babès, admet que certains syndicats et associations sont sceptiques sur cette initiative.«Il y a des associations qui étaient sceptiques et s'interrogeaient pour savoir ce que tout cela pouvait cacher», a-t-il dit hier lors d'un point de presse au siège du Cnes à Alger. Babès a rencontré les journalistes juste après son retour d'Italie. Le Cnes y a été désigné vendredi à la tête de l'Association internationale des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires lors de son assemblée générale. Babès a annoncé que le travail avec la société civile va se poursuivre grâce à un comité de suivi qui a la tâche de traduire les recommandations des assises sur le terrain. Les initiatives du Cnes ne s'arrêtent pas là. Lors du point de presse, Babès a annoncé que l'Algérie abritera, au printemps de l'année prochaine, un symposium de l'Association internationale des conseils économiques et sociaux. L'objectif est de permettre à la société civile de dire son mot à propos des mutations que connaît la planète. Babès explique que l'association a aussi l'ambition de décrocher un poste d'observateur au sein de l'ONU et pas seulement au sein de son Conseil économique et social. La proposition pour la tenue du symposium provient de l'Algérie qui préside depuis quelques jours l'organisation. Babès n'admet pas que la région d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient vive des mutations importantes sans que la société ne s'implique dans la réflexion sur leur perspective. Babès a souligné que la conduite des politiques publiques en matière d'organisation économique et sociale ne devrait pas être effectuée sans que la société civile ne participe à ce processus. Il se base sur la vitalité de la société civile en Europe pour conclure que l'écriture de l'agenda mondial est soumis à l'influence de ces organisations. Il veut aussi que les conseils économiques et sociaux arrachent un rôle leader dans cette perspective alors que jusqu'à présent ce sont les gouvernements et Parlements qui détiennent le monopole de la prise de décision dans divers domaines en lien avec les préoccupations des populations. En Algérie, la donne est appelée à changer. Le Cnes est chargé par le président de la République de tenir des assises sur le développement local en lien avec les préoccupations des citoyens avant la fin de l'année. Les citoyens seront associés à cette réflexion puis à la prise de décision à commencer par l'échelon local, a dit Mohamed Seghir Babès.