Le ministre de la santé et de la Réforme hospitalière Un dialogue est engagé par le ministre de la Santé avec les producteurs et les importateurs de médicaments. Que chacun prenne ses responsabilités, pour mettre un terme aux pénuries du médicament en Algérie. Le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, le Dr Djamel Ould Abbès, persiste et signe devant l'Union des opérateurs en pharmacie (Unop) et le Syndicat des pharmaciens d'officine (Snapo) et l'Ordre des pharmaciens. «Que chacun prenne ses responsabilités à tous les niveaux, pour mettre un terme aux pénurie des médicaments et la réalisation de l'objectif de la production de 70% du médicament local», a-t-il indiqué hier au siège de son ministère. Evoquant les différentes pénuries récurrentes de médicaments, Ould Abbès revient sur ses récentes déclarations au sujet des pressions qu'il aurait subies par les lobbys du médicament.«Je n'ai pas accusé, mais c'est un constat amer que j'ai établi et toutes les preuves sont là. On fera toute la lumière sur les zones d'ombre qui entourent le secteur du médicament d'où les pénuries», a-t-il ajouté. Passant à l'acte, une enquête a été diligentée à Oran où l'on a relevé des pénuries. «Je suis étonné de voir que la pénurie des médicaments revient sans cesse à Oran mais pas du tout ou rarement dans d'autres wilayas», a regretté Djamel Oud Abbès. Faisant le bilan préliminaire en matière de sanction, 7 importateurs de médicaments sans autorisation légale ont étés priés de changer d'activité. Ces importateurs achètent des produits à l'étranger à 500 dollars/kg qui sont revendus sur le marché à 3500 dollars, a fait remarquer le ministre de la Santé. Interrogé au sujet des mesures prises par l'Etat pour mettre un terme à ces agitateurs qui s'enrichissent au détriment de la santé publique, le ministre répond que c'est la première fois qu'un ministre regroupe l'ensemble des opérateurs concernés pour les mettre devant leurs responsabilités et débattre de la problématique efficacement et sérieusement, a-t-il dit. Des surfacturations inimaginables ont été relevées, tout en faisant la comparaison entre la Tunisie et l'Algérie sur le plan des importations et de la gestion du secteur du médicament. «Malgré toute l'ouverture économique de la Tunisie, ce pays possède 48 distributeurs de médicament pour 4000 officines. En Algérie, nous avons 560 distributeurs pour 8000 officines», selon le ministre de la Santé. Pour réduire et rationaliser le nombre de distributeurs de médicament en Algérie, une commission se réunira dans les prochaines semaines pour étudier le dossier de la distribution du médicament qui constitue la bête noire des officines et des patients qui en paient le prix. Par ailleurs, un contrôle rigoureux dans le marché du médicament débutera en 2012, dont la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), organisme d'Etat, importera le médicament. Une des opérations de taille qui vont dans le sens de la régulation du marché du médicament en Algérie. Le débat ouvert qui a prévalu entre le ministre de la Santé et les opérateurs du secteur du médicament s'annonce de bon augure.