cette procédure peut être automatiquement déclenchée en cas d'incident. Confrontée à un manque de réserves de capacités de production, la direction de Sonelgaz a décidé d'appliquer un plan de délestage qui consiste à interrompre l'alimentation en électricité pour éviter des baisses de tension dues à une trop forte demande. «Le délestage sera de rigueur tant qu'il y a une insuffisance de production, pour combler le manque», a déclaré hier, Aissa Abdelkrim Benghanem, P-DG de Sonelgaz, lors de la rencontre avec les média nationaux qu'il a organisée à la direction générale de l'entreprise. Cette solution de rechange préconisée par Sonelgaz afin d'éviter l'effondrement du réseau national (le délestage préventif) est tournante. Elle touche en premier lieu les grands consommateurs (clients haute et moyenne tensions) qui seront avisés à l'avance. Aussi sont-ils appelés à s'effacer durant les heures de pointe (entre 19h et 23h) ou s'appliquer à un seuil limite de tension. Si la Sonelgaz veille autant que possible à épargner cette solution aux secteurs sensibles comme les hôpitaux, les services de sécurité et les services des eaux, tel n'est pas le cas pour les autres clients. Le délestage peut être automatiquement déclenché en cas d'incident. La situation exceptionnelle à laquelle est parvenu l'état de l'alimentation en énergie électrique est due, selon le premier responsable de la Sonelgaz, à une capacité de production insuffisante au niveau de la région Est du pays, aggravée par la vague de chaleur que subit l'Algérie ces derniers jours. Cet état de fait a engendré une augmentation de près de 11% de la demande par rapport à l'année 2002, principalement due à l'utilisation massive des climatiseurs. Pour la région Centre, le P-DG a indiqué que la situation demeure vulnérable à cause de l'indisponibilité d'un groupe de production de la centrale de Hamma, remis au constructeur afin que toute réserve de sécurité soit définitivement levée. Cependant, le P-DG de Sonelgaz a précisé que son département a prévu cette situation et a même averti les autorités compétentes. «On avait prévu cette situation et on avait dit que si on ne mettait pas les investissements lancés en 2000, la situation risquerait d'être critique», a-t-il déclaré ajoutant qu' «il est possible que l'Algérie soit confrontée à des difficultés semblables durant l'hiver prochain s'il s'avère aussi rude que l'hiver 2003». La centrale de F'kerina (Oum El Bouaghi) d'une puissance de 300MW n'a obtenu l'autorisation de son lancement qu'en avril dernier. Pourquoi les responsables en charge de délivrer cette autorisation ne l'ont-ils pas fait ? Abdelkrim Ghanem répond que même sa société jouit du caractère d'une SPA, il n'a pas pour autant les prérogatives qui lui permettent de se lancer dans des projets sans l'aval du conseil d'administration, constitué de représentants de plusieurs secteurs et institution, dont la présidence, le ministère de l'Energie, des Ressources en eau...Par ailleurs, le P-DG a fait savoir, que son entreprise a commencé à mettre en service la totalité des moyens de compensation pour parer, dans l'immédiat, à la situation qui devient de plus en plus inquiétante. En plus d'un travail de sensibilisation qui a véritablement fait défaut de l'aveu même du PDG, Sonelgaz s'apprête à mettre en service, à la fin de ce mois, la centrale de 123MW de Hassi Messaoud qui viendra ainsi renforcer le réseau de l'Est du pays. Il est également prévu de remettre en service la centrale hydraulique de Mansouria qui a fait l'objet d'actes de sabotage en 1995 par les terroristes. Signalons enfin que 5 milliards de dollars d'investissements en moyens de production d'énergie sont prévus dans les dix années à venir. Comment trouver cet argent? La direction de Sonelgaz se doit de trouver une réponse.