Au 15e jour de Ramadhan, les prix des fruits et légumes sont toujours élevés. Le navet et le chou-fleur tiennent le haut de l'affiche. Déserté par les nombreux clients, le marché des fruits et légumes de la place du 1er Mai a du mal à retrouver son effervescence des grands jours. L'ambiance est morose et les clients qui se pressaient devant les étals se sont rabattus sur le marché mitoyen où ils espèrent trouver les prix des vêtements pour enfants plus abordables à l'approche de la fête de l'Aïd. Il faut dire que les prix des fruits et légumes affichés depuis le début du mois de Ramadhan ont laissé sur leur faim les ménagères et tempéré un tant soit peu leur ardeur. La frénésie des premiers jours a laissé place à la prudence et à la mesure. Pour contourner la hausse vertigineuse des denrées, certaines ont trouvé la parade en mijotant de nouveaux plats beaucoup moins coûteux et surtout beaucoup plus équilibrés du point de vue calorique et nutritif. Pour les autres, c'est à prendre ou à laisser. Habituellement, le prix du kilogramme de pomme de terre baisse durant le Ramadhan parce que ce produit, très riche en amidon, est lourd à digérer. Oscillant entre 40 et 60 DA, le légume préféré des Algériens est toujours aussi cher et les ménages à faible revenu éprouvent de plus en plus de difficulté à l'acheter. Hormis la courgette, pourtant très prisée durant cette période et qu'on peut se procurer à partir de 40 dinars le kg, les prix des autres légumes sont restés très élevés et personne ne sait quand ils s'arrêteront. Les carottes de qualité très moyenne ne sont pas descendues au dessous de 60 DA le kg, alors que les haricots verts stagnent toujours à 100 DA le kg. Le piment 100 DA le kg, les poivrons 80 DA et les haricots rouges 220 DA. Quant à la tomate et la laitue, le moins que l'on puisse dire, les prix qu'elles affichent sont excessivement élevés par rapport à la saison où elle ne devaient pas dépasser les 30 DA pour la première et 40 DA pour la seconde. Au marché Ali-Mellah, elle est vendue entre 70 et 80 DA le kg, la salade 100 DA. Mais la palme est détenue par le navet qui atteint la barre mythique de 180 DA le kg. Ce n'est pas un canular, si vous voulez vous procurer ce légume que vous jugez indispensable pour telle ou telle préparation, vous devez débourser presque 200 DA! Le prix du chou-fleur accuse, lui aussi, une hausse vertigineuse en étant écoulé à 250 DA le kg sur le marché. «Ce n'est pas vrai!» s'est écrié un client, à la vue du prix qui est affiché. Il n'est pas le seul. Ayant du mal à comprendre qu'on puisse vendre les navets à 180 DA le kg, une dame s'adresse au vendeur en lui demandant si ces navets sont importés. Les prix des fruits ont également grimpé. Pour le kilogramme de poires vous devez payer 160 DA, le raison noir 160 DA, et le melon 100 DA le kg. Disparues un moment des étals, les dattes de la région de Tolga «Deglet Nour» ont refait leur apparition sur le marché, mais leur prix n'est pas à la portée de toutes les bourses. 650 DA, c'est le prix à payer pour acquérir un kilogramme de ce fruit succulent. La deuxième voie qui nous a menés jusqu'au marché de la place de Chartres ne nous a rien appris de nouveau. Là aussi, les prix des fruits et légumes sont chers et les clients semblent beaucoup plus préoccupés par l'achat de vêtements pour l'Aïd que par la bouffe.