Ils mettent leur conflit avec les instances financières sur le terrain politique. En réaction aux deux communiqués du liquidateur d'El Khalifa Bank, invitant les déposants ayant plus de 600.000 DA à se présenter début août pour récupérer une partie de leurs avoirs, le collectif des clients de la banque en question refuse, dans une déclaration publique, hier, de «s'inscrire dans une démarche qui ne saurait aboutir au recouvrement de nos avoirs». Arguant le fait que la décision de liquidation de l'institution bancaire est «politique et non pas judiciaire», les clients d'El Khalifa Bank estiment qu'il est «absolument» nécessaire de «dissocier le recouvrement de (leur) avoirs du processus de liquidation engagé». Aussi, le collectif exige que «la décision politique du ministre des Finances d'honorer les engagements pris (vis-à-vis) des opérateurs économiques étrangers soit étendue à l'ensemble des clients». Le collectif des clients d'El Khalifa Bank estime, dans la même déclaration, que «le risque Algérie sera revu à la hausse si l'épargnant national est victime d'un hold-up, dont les autorités financières de contrôle et de régulation sont entièrement responsables». Les clients d'El Khalifa Bank ne semblent donc pas adhérer à la démarche des pouvoirs publics destinée à régler le contentieux de la banque. Cette sortie du collectif renseigne, si besoin est, sur le différend qui l'oppose aux instances financières chargées de liquider la banque. Cela dit, la position du bureau du collectif des clients, refusant la proposition du liquidateur sera mise à l'épreuve du terrain, dès le début du mois prochain. En effet, c'est à travers l'attitude de l'ensemble des citoyens concernés, éparpillés aux quatre coins du pays, que l'on aura une idée assez précise de l'évolution future du dossier Khalifa. En fait, la question qui se pose d'elle-même est de savoir si les milliers de clients suivront ou pas leur collectif. Car dans le cas contraire, l'affaire Khalifa sera close.