Les représentants du mouvement associatif sétifien affilié à la Coordination de soutien au programme du Président ont rendu public un communiqué annonçant leur démission à l'issue d'une rencontre tenue le 22 de ce mois, c'est-à-dire le lendemain de la fin de la visite de deux jours qu'avait effectuée le Président dans la capitale des Hauts-Plateaux. Le communiqué, signé par cinq responsables au nom de tout le mouvement, explique cette décision, qualifiée d' «irrévocable» par le fait que «les dirigeants nationaux ont toujours refusé d'aller vers une organisation claire, tentant au contraire de donner un caractère politicien à cette organisation et de la récupérer à des fins différentes de celles pour lesquelles elle avait été mise en place avec enthousiasme en 1999». Les animateurs locaux ne voulaient rien moins, si l'on en croit le communiqué, que d'aller vers «un congrès national», dans le but de mettre en place «un statut et un règlement intérieur». Les auteurs du communiqué: Khemisti Teribèche, Hicham Chouki, Messaoud Lebdani, Saber Naïm et Khiat Sefouni, ajoutent que cette décision est également motivée par les démissions initiales des animateurs nationaux du mouvement. Ces derniers, pour rappel, ont en substance, invoqué les mêmes raisons pour motiver leur décision, ajoutant les risques de voir se déliter le FLN alors qu'ils en sont de fidèles militants. Le passage le plus important du communiqué, sans doute, a trait au fait que le mouvement associatif de Sétif joint sa voix à celle des 300 associations algéroises qui avaient, elles aussi, annoncé leur démission de la coordination tout en appelant à aller vers «un mouvement associatif actif, pouvant peser réellement sur le cours des événements». C'est cette dernière déclaration qui semble prouver que quelque part se trouverait un chef d'orchestre en train de provoquer ces démissions en cascade au moment où le Président en a le plus besoin, depuis que le FLN a décidé de ne pas soutenir sa candidature et où le MSP semble s'acheminer de plus en plus vers son autonomie en vue de rattraper le temps perdu et ne pas céder d'autres terrains aux islamistes radicaux depuis la libération problématique des deux anciens leaders du parti dissous. Si cette analyse venait à se confirmer, le risque serait grand de voir se multiplier les annonces de démissions, toutes sorties de la même veine.