le danger demeure microbiologique et non chimique. Jusqu'à présent les médecins n'ont eu affaire qu'à des manifestations aiguës chez les patients qui s'étaient baignés dans des eaux contaminées. Ils s'attendent néanmoins, apprend-on, à voir, sur le long terme, des manifestations graves allant à l'état chronique. Pour le moment, les spécialistes en prévention se limitent à dire que les signes cliniques observés chez «les malades de l'été» ne relèvent pas d'une intoxication chimique, mais d'une contamination microbiologique, d'origine virale. Ce qui arrive n'incombe pas exclusivement au ministère de la Santé fait-on savoir comme pour faire rappeler aux autres secteurs la mauvaise prise en charge du citoyen. Concernant les dernières évolutions épidémiologiques, des interrogations subsistent au plus haut sommet : s'agit-il de contamination chimique ou pas? Désormais, des laboratoires sont appelés à la rescousse, dont celui de Bab El-Oued qui a été instruit au même titre que la DSP d'Alger, d'entreprendre sur la base d'un échantillon, une étude afin d'analyser l'eau suspecte. Les résultats définitifs nous seront communiqués dans une dizaine de jours. Le profil physico-chimique de l'eau de baignade sera alors établi. Quoique pour l'instant, aucun professionnel n'incrimine la contamination chimique. Les plus sceptiques espèrent tout de même être démentis. En raison des soupçons qui pèsent encore lourd sur la qualité des eaux du littoral incriminé, d'autres institutions sont appelées à la rescousse, tel l'Ismal (Institut des sciences de la mer) établi à Sidi-Fredj, le CRD qui est un laboratoire d'analyses appartenant à la puissante société des hydrocarbures (Sonatrach), l'Algérienne des eaux où la commission Tel Bahr du ministère de l'Environnement qui vient d'instituer une sévère loi pour protéger l'environnement, devant le danger croissant de la pollution. De fait le risque demeure microbiologique et non chimique, soutient-on dans les sphères de décision du département d'Aberkane qui ont déjà eu à établir de fait, la contamination fécale de l'eau de mer, sachant que les plages sont souvent infectées de champignons, de microbactéries et de virus. Les professionnels de la prévention rappellent néanmoins, cette vérité de la Palisse qui veut que chaque secteur a son rôle à jouer dans un système de prévention de plus en plus fragilisé par l'irresponsabilité des uns et des autres. Car en aucune manière, y affirme-t-on, la responsabilité du ministère de la Santé ne peut être verticale en pareil cas. Rappelons que la direction de la prévention a eu à établir la qualité des eaux des 625 plages des 14 wilayas côtières. Ainsi un récent rapport (2001) fait état que 37,7% sont des eaux de bonne qualité contre 25,5 % de mauvaise qualité. Alger arrive au palmarès des plages les moins recommandées pour la baignade avec 65 % de rivages de mauvaise qualité microbiologique. En revanche, Jijel jouit à 90 % d'un littoral propre. Selon un autre rapport (2002), Tipaza, Chlef et Tlemcen bénéficieraient d'une bonne qualité microbiologique de leurs eaux à hauteur de 90 %. Aïn Témouchent aurait le tiers de son littoral sous l'intitulé mauvaise qualité microbiologique. A l'extrême Est, c'est la wilaya de Skikda qui se voit reléguée au rang zone polluée puisque la qualité de ses eaux passe de la barre des 50 à 45 % de MQB (mauvaise qualité de baignade). Les wilayas qui ont fait beaucoup d'effort pour leur écologie sont Mostaganem, Aïn Témouchent et Boumerdès qui passent de mauvaise qualité à bonne qualité de baignade. Rappelons qu'il faut effectuer dix prélèvements avant de conclure qu'une plage est polluée ou pas. Plus l'arrière-pays d'une plage est densément peuplé plus son eau a de chance d'être souillée. Tel est le verdict.