Après le putsch de Hadjar tenté sans succès pour conquérir les mouhafadhat, voilà les délégués des mouhafadhas-bis pour sinon mettre une OPA sur le FLN de Benflis, du moins geler ses activités et l'empêcher d'activer normalement. En filigrane, se profile l'intention maintenant déclarée de chasser Benflis et son équipe et de créer un cadre propice pour le soutien à la candidature de Bouteflika à la prochaine élection présidentielle. Le choix de la ville de Tipasa pour abriter ce conclave n'est pas fortuit, intervenant après le succès de Benflis dans la capitale et dans la ville des Roses, où il avait animé deux grands meetings populaires, pour contrecarrer les attaques de ses dissidents. C'est dans cette perspective que ces derniers qualifiant comme les délégués de la base militante du FLN des mouhafadhas des treize wilayas du Centre, ont tenu, jeudi matin, à Tipasa un séminaire régional de coordination dans le but d'élargir le mouvement de contestation de la ligne poursuivie par l'actuelle direction du FLN. Les congressistes ont publié à l'issue de leur rencontre un communiqué dans lequel ils expliquent les raisons qui ont motivé leur action avant de proposer leurs revendications et recommandations. Ainsi, ils relèvent les conditions, selon eux, difficiles sans précédent que vit la base militante dans l'ensemble des mouhafadhas, notamment à la suite de la tenue du 8e congrès de façon non démocratique et sans respect du statut et du règlement intérieur du parti. Ils constatent, également la liquidation et l'exclusion de la majorité écrasante des militants sincères et aptes de la liste des candidatures aux élections législatives locales, ainsi que le gel des structures élues organiquement au niveau des mouhafadhas et des kasmas pour les remplacer par d'autres structures plus aptes. De même, ils dénoncent les conditions de la préparation et la tenue du 8e congrès, sans consultations de la base militante et avec l'intrusion de personnes étrangères au parti, ce qui a provoqué un mécontentement dans les rangs des militants, selon eux. Les congressistes dénoncent la tentative de «mainmise avant terme de Benflis sur la gestion et l'orientation du FLN dans le seul but de travailler une cause personnelle au lieu de préserver les intérêts stratégiques du parti et du pays». Enfin, ils interpellent le ministère de l'Intérieur pour se prononcer sur les réserves émises sur la tenue du 8e congrès et lancent un appel aux parlementaires et cadres du parti pour tenter une action en référé en vue de geler les avoirs du parti. Cette réunion vient après celle des séminaires régionaux tenus à Mostaganem, Annaba et Ouargla, en préparation d'une rencontre nationale dans les jours à venir, visant à remettre en cause les résolutions du 8e congrès. C'est dire que le reste de l'été sera particulièrement chaud.