«Ce gala marque la fin de ma tournée en Algérie» Après une absence de près de quatre ans, la légende vivante de la chanson kabyle signe triomphalement son retour dans la capitale de la Soummam. Invité du comité des fêtes de la ville de Béjaïa, le grand maître, la légende vivante de la chanson kabyle, a tout simplement fait un «tabac» jeudi soir au stade scolaire devant une affluence record composée essentiellement de ses fans. En effet, à voir leur comportement, très discipliné dans le suivi du spectacle de son entame à sa fin, accompagnant le maître dans sa prestation sous les youyous des femmes. On aurait dit que la scène renouait avec les traditionnelles représentations théâtrales. Absent de la scène bougiote depuis près de quatre ans - le dernier passage remonte à décembre 2007 - Lounis Aït Menguellet avait déjà été annoncé pour la même date, le 25 de ce mois, par l'équipe Adrénaline, avant d'être déprogrammé avec l'ensemble des artistes prévus sans explication, l'artiste remonte sur la scène bongiote grâce au concours et à la contribution du comité des fêtes de la ville dans le cadre des soirées ramadhanesques qu'il organise depuis le début du mois au stade scolaire, au TRB, ainsi que dans la périphérie de la ville de Yemma Gouraya. Une déferlante humaine a envahi les lieux peu de temps après la rupture du jeûne. Des familles, des jeunes et des vieux, dont une vieille de plus de 80 ans accompagnée de son fils, ont tenu à assister à ce gala marqué comme étant le retour du rossignol dans la région de la basse Kabylie. Lounis est monté sur scène vers 22 h, vêtu d'un tee-shirt noir, tout comme ses musiciens. Il souhaite la bienvenue à tous avant d'entamer cette soirée par sa célèbre chanson Akawikh sinda (Je t'emmène où..). Et d'enchaîner avec une série de chansons de son riche répertoire composé d'in mélange de chansons sentimentales de sa jeunesse telles Achemi chfigh (De ce que je me souviens, Louiza, Tavrats (Le message), Achehal Ihedregh Felam, Tafat n' dounitiw (Lumière de ma vie), et bien d'autres chansons qui ont eu l'adhésion du public. Après une pause bien méritée, l'artiste reprend la scène avec une autre divine série de chansons bien connues du public. Parmi elles Etess etess mazal el Hal (Dors, dors, il n'est pas encore temps) Thamourth negh (Notre patrie), Aka Ammi (Comme ça mon fils) entre autres. Des chansons qui ont particulièrement subjugué le public. Après sa célèbre chanson dédiée au club fétiche de la kabylie, la JSK, le maître de la chanson kabyle enchaîne pour clôturer le gala à 1h du matin par sa célèbre et inoubliable Ketchini ruh nek adekimagh (Tois tu t'en vas, moi je reste). Accrochés dès les premières notes égrenées par l'artiste très décontracté sur scène, les spectateurs ont repris en choeur pratiquement tout le répertoire d'Aït Menguellet, renouant ainsi avec les airs nostalgiques du grand maître. «C'est toujours avec un grand plaisir que je viens chanter à Béjaïa où je compte beaucoup de fans. Je suis vraiment submergé par la présence du nombreux public, sa rigueur et surtout sa discipline dans l'écoute et le suivi du spectacle», nous a-t-il déclaré à la fin du gala, avant d'ajouter pour expliquer son absence sur les scènes béjaouies: «Si je ne me suis pas produit ces trois dernières années à Béjaïa c'est dû essentiellement au manque d'occasions, lesquelles existent, mais ne coïncident pas malheureusement avec les temps libres de mon agenda.» A la question d'un confrère sur les nouveautés dans la production, ce dernier très modestement répond «Ce gala marque la fin de ma tournée en Algérie. Pour le moment je n'ai encore rien projeté. Je vais prendre un peu de recul après cette tournée et on verra bien après.» Par ailleurs, fidèle à ses traditions malgré la fatigue qui l'a gagné à la fin du spectacle après une heure du matin passée, le chantre de la chanson kabyle s'est prêté avec joie à la séance de photos avec ses fans.