Dans moins de cinq ans, les résultats des recherches seront applicables. Le professeur Kamel Senhadji, chercheur sur le Sida, nous a affirmé hier que le laboratoire de recherche sur les défis scientifiques de Tizi Ouzou sera fonctionnel dans moins d'une année. Financé par le Fonds national de recherche scientifique, le projet est évalué à 700 millions de DA. Un autre projet du même genre sera lancé, très prochainement, à Alger, a-t-il révélé. Ce dernier sera mis en place en collaboration avec le groupe pharmaceutique Saidal. «C'est la fondation Boudiaf qui va mobiliser les ressources financières pour la réalisation de ce projet à Alger», dira M.Senhadji en ajoutant que «d'autres laboratoires sont nécessaires également à l'est et à l'ouest du pays». Il a révélé par ailleurs que 12 chercheurs algériens bénéficieront cette année d'une formation en France. Ces recherches revêtent une très grande importance pour notre pays, sachant que plus de 15.000 personnes vivant avec le VIH sont recensées en Algérie, selon les statistiques de l'OMS. Ce chiffre est nettement inférieur à celui rapporté par les instances sanitaires en Algérie. Pour M.Senhadji, «même si la situation n'est pas trop alarmante, les autorités du pays doivent prendre au sérieux cette question». D'autant plus que le traitement coûte excessivement cher. Environ 15.000 euros par an (l'équivalent de 150 millions de centimes). Quelles solutions propose le chercheur, d'autant plus que la trithérapie a permis de diminuer de 50% la mortalité due à ce virus? Le recours au monicule copié, c'est-à-dire au produit générique, semble pour le moment la meilleure alternative, notant que le produit copié reviendra beaucoup moins cher aux patients, environ 3000 euros par an. L'expérience a déjà commencé dans trois pays (L'inde, le Brésil et l'Afrique du Sud). L'engouement et l'espoir qu'a suscités chez les malades la trithérapie ne doit pas faire oublier que le virus est plus fort que tout. Mais le chercheur a déclaré à maintes reprises que «d'ici à quinze ans ce traitement ne sera plus bénéfique parce que le virus développera, entre-temps, d'autres moyens d'attaquer les cellules». C'est pour cela, estime-t-il, que les chercheurs s'emploient déjà à mettre au point la quadrithérapie, laquelle permettra la protection de la cellule de l'extérieur. Selon lui, ce médicament sera plus bénéfique dans la mesure où il s'interposera entre la cellule attaquée et le virus. C'est en fait un nouveau type de vaccin, et ce ne sera pas un traitement qui guérit, c'est un traitement qui permet de maintenir une vie silencieuse du virus.