Paradoxalement, à aucun moment, les autorités ne parlent de sanction à l'égard de leurs initiateurs. Près de 25.000 enfants suivent leur cursus scolaire dans un cadre informel, ou pour être plus précis, dans des écoles privées informelles ayant été créés en dehors de tout cadre réglementaire, et dont le nombre s'élève à 380 établissements, tous niveaux confondus. La sonnette d'alarme a été tirée lors de l'examen de l'avant-projet d'ordonnance modifiant et complétant certaines dispositions de l'ordonnance n° 76-35 du 16 avril 1976, portant organisation de l'éducation et de la formation, présenté par le ministre de l'Education nationale, lundi en Conseil de gouvernement. L'Etat compte, désormais, mettre fin à l'anarchie ayant surgi ces dernières années dans ce secteur, ô combien sensible. Le nouveau dispositif permettra, donc d'organiser et d'asseoir légalement le contrôle scientifique et pédagogique de l'Etat sur les écoles privées informelles. Paradoxalement, aucun moment, le communiqué du gouvernement ne parle de sanctions à l'égard des initiateurs, aussi l'on est en mesure de s'interroger sur les raisons de ce retard affiché dans la réaction du gouvernement, d'autant qu'il semble contrôler, même d'une manière officieuse ce secteur. La preuve est qu'il connaît le nombre «exact» de ces écoles ayant poussé comme des champignons ces dix dernières années. Notons que ces écoles, auxquelles a fait allusion le ministre de l'Education, activent au titre d'association à caractère caritatif sans aucun agrément de la part du ministère de l'Education. Le Conseil des ministres a émis la nécessité d'oeuvrer pour le développement de l'initiative privée dans le secteur de l'éducation, en précisant que «l'Algérie compte aujourd'hui parmi l'un des rares pays au monde à ne pas en disposer, officiellement». Cette mise au point ne tardera pas à susciter des réactions au niveau de certains cercles, qui voient en cette ouverture, une menace sur la gratuité de l'éducation en Algérie.