Depuis le début de la deuxième moitié du vingtième siècle, la contestation politique au nom de l'Islam prend de l'ampleur, s'étend, se radicalise et devient menaçante. Passant d'étape en étape par de subtils raccourcis, cette expression d'un islamisme violent et radical fait, aujourd'hui, peur au monde occidental et civilisé, en même temps qu'elle fascine et attire des millions de jeunes musulmans de par le monde. Au Machrek, au Maghreb, dans les pays du Golfe et dans la Vallée du Nil, la contestation politique au nom de l'Islam se fait entendre. Tous les régimes arabes, qu'ils soient monarchiques, communistes, socialistes, démocratiques ou militaires, connaissent tous, sans exception, la contestation politique au nom de l'Islam. Si depuis cinquante ans, le cadre théorique de cette contestation a pu être tracé, on peut situer au début des années 70, l'entrée en lice de l'«action persuasive» menée par les islamistes. S'appuyant sur des thèses maximalistes de Qotb, Chukry, Saïd Hawa et les radicaux de la pensée islamiste, comme sur l'interprétation littérale et rigoriste des textes sacrés, cette idéologie brandie fait largement référence à un Islam sécularisé et jette à la face du monde un ensemble composite de théories théologico-politiques qui sont plus un discrédit à la civilisation moderne qu'une réflexion cohérente sur les problèmes politiques, ou autres, qui se posent à l'homme d'aujourd'hui.