La réconciliation au sein de la famille FLN n'est pas pour aujourd'hui. Le parti majoritaire risque de s'effriter davantage. Les projets de loi portant sur les réformes politiques peuvent être un sujet de désaccord entre la direction et les redresseurs. Ainsi, le projet de loi sur la participation de la femme au sein des assemblées élues ne fait pas l'unanimité. Les divergences apparaissent déjà avant le début des débats à l'APN. «Nous soutenons le projet de loi qui accorde le quota de 33% pour les femmes», a affirmé hier M.Kara, porte-parole du mouvement de redressement. Ce responsable estime qu'il faut mettre tous les moyens pour encourager l'implication de la femme dans la politique. Du côté de la direction ce quota ne plait pas beaucoup. Le sujet est controversé. «Nous n'avons pas encore tranché sur ce sujet», affirme le responsable de la communication, Kassa Aissi. Et d'ajouter: «Il y a deux courants, l'un estime que ce quota est exagéré et l'autre estime qu'il est raisonnable.» Contrairement au quota fixé par le projet de loi, M. Kassa a fait savoir que la fourchette au sein du FLN se situe entre 15% et 30%. M.Kassa a précisé que le bureau politique multiplie ses réunions pour finaliser l'examen des projets de loi et arrêter les orientations à suivre. Le mouvement de redressement va tenir une conférence nationale des cadres prochainement, pour définir ses positions sur le chantier des réformes et les élections législatives. En ce moment, les deux parties ne font rien pour rapprocher leurs visions sur les réformes politiques. Ce différend risque de provoquer un débat houleux lors du vote du projet de loi sur le quota réservé aux femmes. Le secrétaire général du FLN a toujours réfuté la politique des quotas. Même si ce dernier va tenter d'introduire des modifications, les redresseurs vont lui faire barrage. Ainsi, le carré du FLN au niveau de l'APN sera scindé en deux. Une confrontation entre les parlementaires du FLN n'est pas à écarter lors des débats sur ce projet de loi. Il y a lieu de souligner que les entretiens entre M.Belkhadem et M.Goudjil n'ont pas donné de résultat. Le fossé s'élargit entre les deux parties. Pour les redresseurs, il n'est pas question de faire marche arrière. Ils sont déterminés à aller jusqu'au bout. «Nous allons faire tout notre possible pour sauver notre parti», affirme le porte-parole du mouvement de redressement et de l'authenticité. Selon lui, le mouvement table sur l'élargissement de ses rangs au niveau de la base. «Nous comptons actuellement 40.000 militants qui ont rejoint notre mouvement», avance notre interlocuteur en promettant de vider la direction de ses cadres. «Nous enregistrons des adhésions en force car nous militons pour des causes justes», affirme M.Kara. Le mouvement s'attelle actuellement à installer ses structures au niveau de la base. «Nous avons ouvert plusieurs mouhafadhas du parti qui étaient fermées», précise notre interlocuteur en avançant que trente bureaux de mouhafadha ont été installés à travers plusieurs wilayas. La direction du FLN n'accorde pas trop d'importance à ce problème. «Eux ils ne nous reconnaissent pas et nous non plus», affirme un membre du bureau politique du FLN. L'état-major du FLN se focalise plutôt sur la préparation des prochaines échéances électorales en se lançant à la chasse des nouvelles voix. Si le parti majoritaire ne prône pas la réconciliation, il risque de connaître un échec cuisant lors des prochaines législatives de 2012. Enfin, le FLN va organiser son université d'été sur la décentralisation les 29 et 30 septembre prochain à Zéralda.