l'Algérie possède des atouts non négligeables. Commandé par les autorités algériennes, un rapport de la Banque mondiale estime que l'investissement étranger en Algérie reste très limité, malgré les ouvertures économiques et les garanties offertes par le nouveau code des investissements. Cette enquête, réalisée par le Fias-services conseil pour l'investissement étranger Mena-région Afrique du Nord et Moyen-Orient, a été menée auprès de 54 entreprises de France, d'Espagne et d'Italie, relève que le climat d'investissement est jugé plutôt négativement par ces investisseurs. Dans les aspects positifs, les sondés considèrent que l'Algérie possède des atouts qui ne sont pas négligeables, notamment les affinités culturelles, l'importance du marché intérieur, le coût de la main-d'oeuvre, et la réglementation concernant l'investissement étranger. Mais ces points alléchants sont contrebalancés par de nombreux aspects négatifs qui constituent un handicap sérieux à l'investissement direct étranger. Ce sont, bien entendu, l'incertitude politique en cette période préélectorale, le manque de visibilité et de clarté dans l'application des lois et réglementations, la corruption et la gouvernance, ou plutôt la mauvaise gouvernance. On pourrait s'étonner que la corruption soit citée parmi les facteurs handicapants, mais les derniers scandales financiers qui ont éclaboussé la place d'Alger, la persistance d'un secteur informel trop puissant et prédominant, l'existence d'une bureaucratie tentaculaire et omniprésente et agissant presque indépendamment d'un pouvoir politique sans projet économique et sans prise sur le cours des événements font de cette corruption un fléau aussi craint que la peste et la typhoïde. Deux événements d'actualité peuvent illustrer la fébrilité et la faiblesse des investissements directs étrangers: le délestage de l'énergie par la société nationale Sonelgaz, qui met à nu le désinvestissement volontaire provoqué par le team au pouvoir, et des maladies d'un autre âge, comme la peste, qui montre que dans un pays auquel la nature a si généreusement offert le soleil, la mer, le désert et la montagne, on soit incapable de promouvoir un plan de développement durable basé sur l'exploitation de nos ressources et du savoir-faire. Cet état de fait est illustré, en outre, par la très faible offre, par rapport à la demande en fourniture de services, tels les télécoms, l'information, le transport, l'eau, le logement, Internet, la Bourse, les crédits bancaires. Les entrepreneurs privés relèvent que le développement du secteur agroalimentaire ces dernières années a diminué la facture de l'importation alimentaire, cela peut être l'arbre qui cache la forêt, et ils mettent en avant toutes les entraves qui font que l'acte d'investir en Algérie est parmi les plus lents au monde, au minimum quatre ans pour faire aboutir un projet. Ces contraintes concernent le foncier, les crédits bancaires et les lenteurs bureaucratiques. La période préélectorale pousse plutôt à dépenser et à gaspiller le bas de laine des réserves de change pour s'attirer les faveurs des électeurs qu'à prôner une politique d'assainissement et d'investissement à long terme. C'est le diable qui s'en mêle.