Le volume des investissements privés, notamment étrangers, en Algérie demeure limité, en dépit de l'effort de libéralisation engagé par le gouvernement algérien dans le cadre de la transition vers l'économie de marché, a estimé une étude effectuée par le FIAS, service conseil pour l'investissement étranger et Mena-Région Afrique du Nord et Moyen-Orient, organismes de la Banque mondiale. Cette étude effectuée à la demande des autorités algériennes a relevé d'emblée que les flux de l'investissement direct étranger (IDE) vers l'Algérie, s'ils ne sont pas négligeables, restent indiscutablement en deçà du potentiel de l'Algérie et demeurent nettement insuffisants pour assurer une croissance économique plus soutenue ou permettre de contribuer à la réduction du chômage. Le FIAS, citant le rapport de la Cnuced, souligne que les flux annuels d'IDE vers l'Algérie ont atteint 1,2 milliard de dollars en 2001 contre 438 millions de dollars en 2000, et le stock ou montant cumulé des IDE s'élevait à 4,6 milliards de dollars de 1999 à fin 2001. En 2001, l'Algérie était la 3e destination pour l'IDE sur le continent africain (en valeur) derrière l'Afrique du Sud et le Maroc et devant l'Angola, le Nigeria et le Soudan. “Cette performance doit toutefois être nuancée par la constatation que l'Afrique, au plan global, n'est pas une région très attractive pour l'investissement direct étranger”, a précisé l'étude. Par ailleurs, la Cnuced a classé l'Algérie au 111e rang mondial dans son index de la “performance IDE” pour les années 1998-2000 et au 96e rang mondial pour l'index du “potentiel d'IDE”, ce qui “ne constitue pas, selon le FIAS, un classement très avantageux”. Afin d'attirer l'IDE vers l'Algérie, le FIAS propose au gouvernement algérien d'orienter ses efforts à attirer davantage d'investisseurs étrangers en dehors du secteur des hydrocarbures ou en marge de ce secteur, afin de fournir une base plus solide et plus large à l'économie algérienne. “Ce qui rend la question du climat des investissements de plus en plus oppressante, c'est qu'en dépit de la connaissance des obstacles à l'investissement privé et de la priorité qui est reconnue à ce dernier dans les discours, les entraves perdurent”, a constaté l'étude. “C'est dans cette perspective qu'il est permis de parler d'une société bloquée. Son analyse ne peut être évitée, même si elle aborde largement le champ de l'économie, car elle est à l'origine d'un fort sentiment de frustration des investisseurs privés et aussi de l'administration.” L'étude ajoute : “L'intangibilité apparente des blocages génère un sentiment d'incompréhension, d'exaspération et de dénonciation réciproque. Il n'est pas aisé de saisir les raisons du blocage, alors que la plupart des remèdes sont connus et ne nécessiteraient ni de gros moyens financiers ni une refonte drastique des institutions.” A. A. I.