Plus de deux mois après le séisme du 21 mai, la majorité de la population de Boumerdès est toujours sous les tentes. On n'a aperçu aucune de ces cabines sahariennes, censées assurer un toit aux familles dont les logements ont été irrémédiablement détruits. En plus des camps relativement bien organisés, comme celui installé sur le stade municipal, les tentes sont éparpillées à travers toute la ville sur le moindre espace qui peut les accueillir. C'est que, hormis les villas basses et les pied-à-terre, tous les bâtiments ont été ébranlés, à un degré ou un autre, quand ils ne se sont pas effondrés en ensevelissant des dizaines de victimes. Chaleur - qui incommode surtout les contraintes par tradition à demeurer sous la tente - promiscuité qui exacerbe les nerfs, occupations quotidiennes (cuisine, vaisselle, nettoyage...) qui, dans ces conditions relèvent de l'héroïsme, ajoutés aux traumatismes psychologiques, font que le mot «sinistrés» est trop faible pour décrire le vécu des Boumerdassis.