Les adeptes de l'émeute essaient, depuis un certain temps, de «faire bouger» la rue, mais apparemment sans succès. Ainsi après les troubles recensés à Iferhounène, Tizi Rached et à Tizi Ouzou, il y a quelques jours, ils ont essayé d'allumer, sans succès, la mèche à Tadmaït. La petite ville de la daïra de Draâ Ben Khedda, jusque-là, accrochée avec toute la force de ses convictions à la bataille du développement. Une bataille âpre et sans merci, une bataille menée par la dynamique équipe gérant les affaires de la cité, et ce, malgré un environnement délétère. Tadmaït a donc connu une petite alerte samedi. Il était environ 11 h, raconte un témoin oculaire, quand le lycée de la ville a été envahi par un groupe de jeunes âgés entre 14 et 16 ans. Tout en scandant «Tamazight langue nationale et officielle», ils s'en sont pris aux bâtisses du lycée. Les vitres furent presque toutes brisées. Le même scénario est enregistré, tant au niveau de l'école élémentaire que dans les collèges de la ville. Un autre citoyen intervient dans la discussion pour affirmer: «Des gens distillent des appels à manifestations et visent, principalement, les jeunes collégiens et lycéens. Ces gens, la plupart du temps des étrangers à la commune, veulent créer des troubles...» Personne n'a été en mesure de les identifier ni même de savoir d'où ils viennent, encore moins le but véritable recherché par «ces fauteurs de troubles». Heureusement que les jeunes de Tadmaït ont vite décelé le «dessein» de ces «visiteurs». Ainsi, après une courte effervescence, la ville a retrouvé son calme. Les scolaires ont même rejoint normalement l'école, l'après-midi. Comme ils ont admirablement évité de verser dans l'émeute. Aucune agression n'a été recensée, les services de sécurité ayant préféré ne pas intervenir. Contactée, la Cadc, après avoir «condamné avec la dernière énergie ces actes, qui ne font que desservir le mouvement citoyen...», affirme: «Le mouvement inscrit ses actions dans la voie pacifique et il n'est plus question de recourir à l'émeute. En fait, poursuit notre interlocuteur, les manifestants doivent comprendre qu'une émeute, outre qu'elle saccage nos villes, travaille contre le mouvement.» Tous les animateurs affirment avec force que «ceux qui déclenchent ou veulent déclencher des émeutes ne sont que les adversaires du mouvement citoyen...» La rue, également, a montré «son ras-le-bol» de ces «actions». «On peut se battre de manière un peu plus politique», dira un citoyen qui conclut: «Faut-il saccager nos villes pour demander un droit?»