«la tutelle veut se débarrasser des taxis collectifs sans vouloir l'afficher clairement.» Les conducteurs de taxi collectif urbain sont en colère contre les mesures prises à leur égard par leur tutelle. De ce fait, ils ont décidé de monter au créneau en organisant, sous la houlette du Syndicat national autonome des chauffeurs de taxi, deux journées de grève à partir d'aujourd'hui. L'information nous a été confirmée hier par le président du syndicat, Mohamed Zenarachi. Ce dernier, joint par téléphone, ne s'est pas fait prier pour tirer à boulets rouges sur la direction des transports de la wilaya d'Alger. Selon lui «la tutelle veut se débarrasser des taxis collectifs sans vouloir l'afficher clairement». Dans ce contexte, notre interlocuteur révèle que lors de la réunion du 8 juillet dernier qui avait pour ordre du jour l'application de la deuxième tranche de tarification et qui a réuni les représentants du syndicat avec le directeur des transports, ce dernier, après avoir posé le problème des taxis collectifs, a accusé la direction de vouloir «transformer les taxis collectifs en taxis-compteur!» Le directeur choqua plus l'assistance en répliquant: «Effectivement, vous avez raison. Aussi, nous sommes en train de le faire progressivement !» Par ailleurs, notre interlocuteur ajoute que l'étincelle qui a mis le feu aux poudres a été les mesures jugées «répressives» qui ont été actionnées par les agents de l'ordre public en surveillant les chauffeurs de taxi en commun, surtout ceux qui se permettent de faire descendre leurs clients à une station hors de celles prévues à cet effet. Désormais, les citoyens en provenance de la place des Martyrs et qui désirent descendre à Hassiba-Ben-Bouali ne pourront pas le faire lorsqu'ils prendront un taxi collectif qui va vers la place du 1er-Mai. De ce fait ils doivent descendre au terminus pour revenir sur leur pas, comme il est formellement interdit au conducteur de prendre sur son chemin un passager, il doit retourner à la première station pour ensuite aller vers la destination voulue. Dans ce contexte, notre interlocuteur s'est étonné du fait que cette décision soit prise sans que les concernés (les chauffeurs) soient informés par une note émanant de la direction. En outre, M. Zenarachi nous a révélé que même les taxis interwilayas ne pourront pas faire descendre leurs clients en arrivant à Alger sauf au terminus sous peine de contravention. De ce fait, un conducteur de taxi en provenance d'une wilaya de l'ouest du pays ne pourra pas faire descendre son client à Birkhadem, mais à Alger-Gare. «Cette décision risque de générer un conflit entre le client et le taxieur», nous a avancé notre interlocuteur. M. Zenarachi nous a également informés que les chauffeurs de taxi travaillant au niveau de l'aéroport et de la gare routière du Caroubier n'ont pas été épargnés par les mesures répressives prises par la tutelle puisqu'ils devront, dans les prochains jours, se reconvertir en taxi-compteur ce qui ne fait pas le bonheur de tous les conducteurs car il aurait été mieux pour eux de travailler dans la ville qu'au niveau des deux stations précitées.