Ils ont invité le ministre de l'Habitat à se rendre à Annaba pour lui remettre la liste des bénéficiaires qui ne sont pas dans le besoin. Une semaine après l'affichage de la liste des 165 logements sociaux au profit des habitants de quelques quartiers de la Colonne et l'Elysa à Annaba, la tension n'a pas baissé. «Nous sommes natifs de la rue Pasteur, nous habitons une seule pièce. Qui ne connaît pas la famille Merabet? Nous sommes les oubliés de ces commissions d'enquêtes qui se permettent d'attribuer des logements à leurs familles et à leur connaissances, nous avons nous aussi, des preuves des passe-droits. Si le ministre veut qu'on lui donne des noms, on est prêts, mais qu'il fasse d'abord le déplacement à Annaba...», ont dénoncé des citoyens désabusés à Annaba et qui viennent d'être exclus d'une attribution de logements. En effet, les mouvements de contestation s'enchaînent tous les jours, aussi bien devant le siège de la daïra de Annaba, que celui de la wilaya. Deux mouvements, qui n'ont pas permis aux contestataires de faire valoir leurs droits, encore moins faire parvenir leurs revendications et doléances au premier responsable de la wilaya. Comme c'est le cas aujourd'hui, les contestataires revendiquent l'annulation pure et simple de la liste des 165 logements attribués à des étrangers du quartier de la Colonne. «Nous demandons une enquête sur les bénéficiaires, on ne les connaît pas, ils sont venus de Seraïdi, de Jijel, Mila et même de la Tunisie, oui, il y a cette femme, qui vit en Tunisie, et est venue de l'on ne sait où, pour s'approprier un droit qui n'est pas le sien...», ont révélé les protestataires. Le seul apaisement a été le fait du chef de la daïra de Annaba, qui, recevant les exclus de la liste, a promis de prendre en charge lui-même le problème. Il s'est engagé à trouver une solution d'ici la fin décembre. C'est ce qu'ont déclaré certains citoyens reçus par ce responsable. Cependant, la majorité des citoyens semblent avoir perdu totalement confiance en leurs responsables. Ces déclarations ne sont que quelques exemples de l'amertume d'une politique du deux poids, deux mesures. Une politique qui n'a d'égard que «le favoritisme et la hogra», comme qualifiés par les protestataires, dont la majorité fait partie de la classe vulnérable de la société. Cette classe a confié sa représentation à 14 représentants qui, pour avoir trouvé toutes les portes fermées dans leur wilaya, ont décidé de faire parvenir leurs revendications aux hauts responsables de l'Etat. Au moment où nous mettons sous presse, 14 représentants ont fait le déplacement jusqu'à la Présidence, dans l'espoir de décrocher une audience, avec le chef de l'Etat, qui, selon eux, «est seul habilité à prendre des décisions fermes». Toujours selon les contestataires, le ministre de l'Habitat est loin de faire face à cette mafia du logement social à Annaba. Par ailleurs, en dépit des assurances apportées par le chef de daïra de Annaba, quant à la prise en charge du problème, surtout que si l'on note que le nombre des recours a atteint le nombre de 400, il n'en demeure pas moins que ce responsable est toujours pointé du doigt. Les citoyens l'accusent d'avoir «usé de son poste pour favoriser ses proches». Ont-ils des preuves? Ils ne les ont pas exhibées en tout cas. Une situation qui, notons-le, est l'un des facteurs d'agitation au sein des habitants qui ont menacé de radicaliser leur mouvement si rien n'est fait, allant même jusqu'à évoquer un suicide collectif par immolation. Pour l'heure, le temps est à la prudence, surtout que d'autres listes des bénéficiaires de logements sont annoncées pour les prochains jours. Nos sources citent notamment les quartiers Beni M'hafeur, la place d'Armes et Djebennette Lihoud.