Belaïd Abrika pourrait animer une conférence de presse au cours de laquelle il dénoncerait les agissements du parti du docteur Sadi. Après le retrait de Belaïd Abrika, la coordination de Tizi Ouzou lui a emboîté le pas. Du côté de Béjaïa, Ali Gherbi, qui s'est retiré de la Cicb, a, dit-on, déjà reçu le soutien des coordinations d'Ighzer Amokrane et des Aït Djellid. Mais l'événement-phare qui a focalisé l'attention a été incontestablement la réunion, hier à Bouira, des trois présidences tournantes de la Cadc de Tizi Ouzou, du Cic Béjaïa et du Cccw Bouira avec comme ordre du jour l'examen des derniers développements survenus dans le mouvement citoyen. Les présidences tournantes ont en effet planché sur le retrait de Belaïd Abrika et de Ali Gherbi. On s'acheminerait, semble-t-il, vers la décantation, on promet de déballer le linge sale lors du conclave de la Cadc prévu lundi prochain, l'objectif étant d'augmenter la pression sur les délégués structurés dans les partis politiques, plus précisément le RCD. Un échéancier aurait été fixé pour trouver un compromis. Si aucun accord n'intervient d'ici au 20 août, l'on s'attend à ce que les délégués augmentent leur pression jusqu'à exclure carrément les éléments soupçonnés d'accointances avec des chapelles politiques. En outre, il a été débattu la question d'organiser un conclave de l'interwilayas à Alger, histoire de réaffirmer l'ancrage national des ârchs. Cette ultime action viendra ainsi couronner les efforts du mouvement citoyen auquel on avait fermé longtemps les portes de la capitale. De par sa structure horizontale et son option pour le «parlementarisme», on pensait que les ârchs étaient immunisés contre les dissensions et autres divisions par lesquelles les partis politiques se sont tant distingués. N'empêche, la chose tant redoutée est arrivée. L'unité des rangs jusqu'ici bien préservée a volé subitement en éclats alors que du côté du pouvoir, les choses semblent avoir évolué dans le sens d'une meilleure disposition à l'écoute des doléances citoyennes et il ne manquerait en contrepartie que la disponibilité du mouvement citoyen pour faire fructifier le capital politique qu'il a engrangé depuis le Printemps noir. Hélas, le cours des événements ne semble pas pour l'instant recouper ce scénario idyllique. C'est lorsqu'on a senti que la crise pouvait connaître un début de solution avec l'appel au dialogue lancé à partir de Sétif par le Président de la République, que les choses ont commencé à se corser. Il y a eu d'abord ces commentaires sur la petite phrase du chef de l'Etat, perçue comme une mise en doute du caractère national des revendications contenues dans la plate-forme d'El-Kseur. Sont venus ensuite ces conclaves où certains délégués ont exigé toutes sortes de préalables avant d'aller à la table des négociations. Mais il avait fallu attendre la fin de la semaine dernière pour se rendre à l'évidence : les ârchs sont soumis à des pressions de la part de délégués structurés dans certains partis politiques hostiles au dialogue et qui ont des raisons de chahuter l'élection présidentielle de 2004. L'interwilayas, qui devrait trancher la plupart de ces questions demeurées en suspens, est prévue ce jeudi à M'chedellah, dans la wilaya de Bouira. A n'en pas douter, les prochains jours s'annoncent décisifs. C'est l'issue de ce bras de fer interne aux ârchs qui déterminera finalement la forme du dialogue.