Le siège des comités de soutien héberge aussi les détracteurs des résolutions du 8e congrès du parti. L'approche à la vitesse «Grand V» de l'élection présidentielle réanime les envies et la course au soutien qui ont de tout temps caractérisé certaines figures locales de la politique. La coordination des comités de soutien au programme de Bouteflika en hibernation depuis un moment multiplie les contacts et les rencontres. Hier, au nouveau siège de l'association Hamza, devenu pour la circonstance mouhafadha-bis, très proche de la coordination puisqu'il s'agit du même président, une vingtaine de cadres et de responsables du FLN autoproclamés, se sont réunis pour débattre des nouvelles donnes sur la scène politique notamment, celles inhérentes au coup d'Etat contre le premier responsable du FLN. Présidée par l'ex-député FLN, Kara Med Esseghir, la réunion a inscrit à son ordre du jour les modalités préparatoires pour participer au regroupement des militants du FLN le 14 de ce mois à Alger. Les participants à la réunion qui avaient présenté les listes et les comités de nouvelles kasmate au nombre de 16 acquises selon eux à l'annulation des décisions du 8e congrès ont débattu des formalités de déplacement et de prise en charge de 600 militants accompagnés de 200 éléments chargés du service d'ordre. Parmi les organisations les plus en vue qui y avaient assisté, on retiendra le Snapap, syndicat battu lors des dernières élections par l'Ugta qui vient de faire don de son siège au profit de la coordination des comités de soutien, la CNE Chouhada - dont le responsable nous a exhibé le sceau! - l'organisation des moudjahidine représentée par M.Draïfi Ali et plusieurs cadres à l'image du directeur de la Cnas...La réunion avait tout l'air d'être une attaque contre le secrétaire général du FLN puisqu'on parlera de l'adhésion de 5 membres de la mouhafadha qui eu compte 7, mais aussi du renouvellement de l'ensemble des kasmas. Les seules questions qui seront posées lors du débat concerneront la prise en charge des émissaires et l'un des intervenants insistera sur une prise en charge totale des personnes dépêchées sur Alger. N'est-ce pas là un bel exemple de militantisme assisté? Ce regroupement parallèle à celui tenu au sein de la mouhafadha, hors de la structure officielle qu'est le siège du parti, a regroupé plusieurs candidats non retenus lors des dernières législatives. Il y a lieu de noter la présence de certains éléments qui naviguent d'un parti à un autre selon le temps. La question qui reste posée est celle de savoir comment peuvent s'organiser de pareilles réunions et qui les autorise? Le coordinateur de wilaya des comités de soutien nous confiera que le local est désormais un siège-bis du FLN jusqu'à l'élection de la nouvelle direction du parti que les militants exigeront le temps venu. La participation à la rencontre du 14 août s'inscrit, selon le responsable, dans un planning tracé pour ramener l'ex-parti unique sur le droit chemin. Bouira qui a participé concrètement à la rencontre de Tipasa ne veut pas rester en marge de la lutte pour la récupération du parti par ses vrais militants nous dira M.Kara. Contactés, les élus FLN qui n'adhèrent pas à ce putsch se disent outrés par ces agissements qui ne visent que la mainmise sur le parti que Benflis a soustrait aux rentiers et d'où ont été éjectés les opportunistes. Où étaient ces personnes quand le FLN s'était dressé contre les ennemis du peuple algérien? Ces personnes qui aujourd'hui se sont découvertes une nouvelle vocation sont les mêmes qui, hier, se bousculaient au portillon à la recherche d'une promotion imméritée. La réunion d'Alger reste pour nous un non-événement, une étape d'un complot que Benflis et à travers lui, les militants du FLN sauront déjouer.