Prévue pour lundi prochain, cette visite a déclenchée un regain d'activité des “comités de soutien au programme du Président”. La dernière sortie en date mais surtout la plus spectaculaire des inconditionnels de la candidature de l'actuel Président à l'échéance de 2004 est incontestablement celle de jeudi dernier, tenue à l'hôtel Panoramic, par la Coordination du mouvement associatif. Tapie dans l'ombre depuis sa création en 1997, cette dernière qui, auparavant, s'appelait “société civile” semble tenter un retour sur la scène constantinoise à la faveur de l'élection présidentielle où la quête de l'électorat se fait au niveau de toutes les couches de la société. Les associations regroupées à cet effet ont, pour bon nombre d'entre elles, selon leurs membres, été dupées sur l'ordre du jour de cette conférence de presse. Croyant assister à un débat sur les problèmes récurrents dans lesquels se débat Constantine depuis des années, elles se sont retrouvées face à un discours dont les tenants et les aboutissants tournent autour de la présidentielle et particulièrement la candidature de Bouteflika. Rien, en vérité, ne pouvait surprendre dans cette tribune, puisque les principaux animateurs n'auront de cesse de s'afficher avec les exclus du FLN et la Coordination des comités de soutien au programme présidentiel, unanimement favorables à la candidature de l'actuel premier magistrat du pays. Cette sortie médiatique du mouvement associatif pourrait augurer d'un début de dissension au sein des fidèles de Bouteflika à Constantine et ce, au vu des divergences et des visions soutenues par l'assistance. Peut-être aussi, elle pourrait être annonciatrice d'un nouveau clivage dans la vie du mouvement de soutien qui changera seulement de fusil d'épaule. Cette même coordination prépare la tenue, à partir de septembre prochain, d'assises sur l'évaluation du mandat présidentiel dans ses volets économique, sécuritaire et diplomatique. Elle compte y associer les autorités locales, le Cnes et les ministères de l'Intérieur et des Affaires étrangères. Mais quand on sait que quelques-uns des responsables de ce mouvement auraient eu des contacts avec Yazid Zerhouni, lors de la récente visite présidentielle à l'Est, les desseins se préciseraient et la ruse se dévoilerait : cet examen du bilan de Bouteflika ne vise qu'à donner un certain crédit au soutien qui lui sera apporté pour un second mandat. Pour sa part, la formation de Benflis, qui menace “d'aller à la confrontation dans le cas où l'Etat n'assumera pas ses responsabilités” devant la campagne de déstabilisation dont elle est la cible depuis déjà quelque temps, multiplie ses sorties organiques. Les mouhafedhs des 15 wilayas de l'Est se sont attelés à débattre, jeudi, au siège de la mouhafadha de Constantine, la stratégie à adopter pour la circonstance. La ligne de conduite qui en découlera s'inscrit de front dans une politique d'ancrage dans tous les fiefs du FLN, notamment là où il siège dans les collèges élus, d'où la participation des P/APW à cette rencontre régionale. Les nouvelles directives émanant des instances dirigeantes, dans leur résistance face à toutes les tentatives de main basse sur le parti de Benflis, insistent sur l'implication des élus, eu égard à leur mission de proximité auprès de leurs administrés afin de parer à toute entourloupe de l'administration. Sans afficher une grande inquiétude devant ce qui se passe, néanmoins faisant de la vigilance une devise à toutes épreuves, le FLN devra entreprendre, dans les plus brefs délais, l'installation des cellules et des structures du parti à travers les wilayas. Les mouhafedhs présents, jeudi, à Constantine, ont été instruits à cet effet en vue d'un repositionnement, conjoncturellement opportun et nécessaire, en perspective de la campagne électorale présidentielle de 2004. Une échéance pour laquelle le secrétaire général, Ali Benflis, sera plébiscité auparavant par la base à Constantine, un choix réitéré, ce week-end, par les mouhafedhs de l'est du pays. Dans la déclaration finale, les conclavistes appelleront à la tenue, le plus tôt possible, du congrès extraordinaire pour annoncer, officiellement, la candidature de Benflis aux joutes électorales de l'année prochaine. L'ex-parti unique semble décidé à entrer en course pour la magistrature suprême par le truchement des urnes, envers et contre tous ses détracteurs. D'ailleurs, selon Abdelkader Saâdi, membre du bureau politique, sa formation, majoritaire au sein de l'hémicycle Zighoud-Youcef, a l'intention de présenter, prochainement, devant l'APN, son projet sur la loi électorale, comme pour mieux se prémunir, à quelques mois du plus grand rendez-vous électoral, de quelque coup tordu de l'administration. N. D.