c'est désormais tranché : la Cadc est favorable au dialogue.c'est désormais tranché : la Cadc est favorable au dialogue. A l'unisson, les 48 coordinations de la Cadc réunies, hier, en conclave extraordinaire à Tizi Rached ont réservé un écho favorable à l'invitation du Président de la République pour la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur. En effet, c'est désormais tranché: la Cadc est favorable au dialogue. Une démarche adoptée par consensus et qui a été inévitablement balisée par une série de préalables. C'est du moins la tendance qui s'est largement dégagée à l'heure où nous mettons sous presse. Ainsi, outre la dissolution des assemblées, la Cadc exige l'arrêt des poursuites judiciaires à l'encontre des délégués ainsi que le règlement du contentieux avec Sonelgaz. La restitution du siège de la coordination, le départ de Zerhouni au même titre que la défiscalisation des commerçants de la région ont été posés comme conditions par la Cadc avant l'entame de tout contact avec le pouvoir. Néanmoins, le point sur lequel les ârchs ne semblent pas disposés à faire des concessions est celui relatif au fameux passage faisant allusion à certains points de la plate-forme d'El-Kseur qui menacent «l'unité du peuple et l'intégrité de l'Algérie éternelle» contenu dans l'invité du chef de l'Etat le 20 juillet. Dans ce sens, la Cadc interpelle le Président Bouteflika sur ce vice de forme destiné selon les délégués à dénier le caractère national aux revendications consignées dans le document d'El-Kseur. En même temps, la Cadc, tout en appelant le Président à lever cette équivoque, demande un engagement «de la présidence et non du Président» de manière à ce qui les institutions de l'Etat soient officiellement impliquées dans ce processus. Cela dit, les délégués n'assimilent nullement cette acceptation du dialogue à une paix des braves ou une quelconque reddition puisque le principe retenu est celui de la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur tout en préservant son cachet scellé et non négociable. Ainsi, même si le principe du dialogue a emballé la majorité des coordinations et même si l'évolution sémantique du discours des autorités a été signalée, il n'en demeure pas moins que la méfiance et la prudence sont de rigueur notamment sur les aléas qui pourront surgir lors de la matérialisation de cette option. Sur ce chapitre, la coordination d'Iferhounène indique: «Cet appel n'est qu'un argument d'appoint à celui d'Ouyahia qui a estimé que la plate-forme d'El-Kseur avait été substantiellement satisfaite.» Pour cela, la coordination d'Iferhounène appelle «à la reconduction de la résolution du conclave d'Amizour qui stipule un engagement ferme des institutions de l'Etat.». Pour sa part, Idir Aït Maâmar, de la coordination d'Ouacif, n'a pas manqué de relever que «cet appel a été fait en catimini par un candidat en précampagne électorale, ce qui lui ampute le cachet officiel. Or, si aujourd'hui le mouvement accepte cette offre, cela veut dire qu'il cautionne la candidature de Bouteflika.» Le délégué d'Ouacif note également «un quiproquo gravissime entre l'appel d'Ouyahia qui a fait l'apologie du mouvement et celui de Bouteflika qui cultive l'ambiguïté». D'autres coordinations ont situé cette invitation dans un contexte purement électoraliste et ont mis en garde contre les calculs froids et machiavélistes du pouvoir. De son côté, Bélaïd Abrika, revenu à de meilleurs sentiments avec la Cadc, a affirmé que «la population appréhende la trahison des délégués qui seront mandatés pour le dialogue et craint le remake de l'échec de la grève du cartable en 1995». D'autres ont carrément opté pour le «non» déguisé derrière un éventail d'arguments subsidiaires. A signaler que le conclave a connu un début cahoteux après que des délégués eurent demandé des éclaircissements à la présidence tournante sur le déballage dans la presse fait par Bélaïd Abrika, la semaine dernière. A l'heure où nous mettons sous presse, les coordinations locales continuaient de faire lecture des rapports de leur concertation avec la base, mais tout porte à croire à l'acceptation conditionnée du dialogue.