Les pays de la région doivent coopérer avec le gouvernement libyen et la justice internationale. Dans la lutte antiterroriste, l'Algérie demeure le pivot de toute initiative devant être entreprise quand il s'agit, notamment du Sahel. Alger connaîtra dans les prochains jours une grande activité diplomatique qui sera marqué par les visites des présidents malien, nigérien, mauritanien et aussi une délégation libyenne puisque on a réussi à imposer le CNT comme représentant de la Libye, a-t-on appris d'une source du ministère des Affaires étrangères. Le président malien Amadou Toumani Touré est attendu au cours de la dernière décade d'octobre 2011, précise la même source. Et d'ajouter que le président du Niger Mahamadou Issoufou est attendu au mois de novembre pour la tenue de la réunion du comite bilatéral transfrontalier qui sera suivie par la tenue de la commission mixte. Dans le cadre du renforcement des relations bilatérales entre l'Algérie et chacun des pays du champ, le comité de suivi avec la Mauritanie se réunira à Alger les 13 et 14 novembre prochain. La prochaine visite du président nigérien Mahamadou Issoufou, qui sera à la tête d'une importante délégation comprenant de hauts responsables des services de sécurité nigériens, porte a priori sur le contexte sécuritaire. Tout comme le président malien Amadou Toumani Touré, celui du Niger répondra aussi à l'invitation du président Abdelaziz Bouteflika, décidé à faire le point sur la conjoncture actuelle avec les chefs d'Etat de la zone sensible du Sahel. Mohamed Ould Abdel Aziz, président de la Mauritanie, a également reçu dans le même sillage, une invitation du chef de l'Etat. Par ailleurs, mais toujours dans le cadre de l'activité diplomatique, le secrétaire d'Etat espagnol aux Affaires étrangères, M. Juan Antonio Yanez-Barnuevo, est depuis hier à Alger. Cette visite intervient dans le cadre des poursuites du dialogue relevant de la concrétisation des relations politiques entre les deux pays. Le déplacement du chef de la diplomatie espagnole en Algérie permettra aux deux parties de passer à la révision des principaux volets des relations bilatérales dont la question de la circulation des personnes ainsi que des questions d'actualité régionale et internationale d'intérêt commun, et plus particulièrement la situation sécuritaire. N'ignorant pas la menace terroriste et la circulation des armes au Sahel, l'Espagne ne veut certainement pas rester en marge des questions de l'actualité sécuritaire. A ce propos justement, le chef de la diplomatie britannique, William Hague, a déclaré mardi avoir discuté avec le président mauritanien, de la lutte contre le terrorisme et des armes libyennes disséminées dans le Sahel, au cours d'une brève visite à Nouakchott. Sans avoir négligé le volet des relations économiques, le diplomate britannique s'est dit très satisfait du travail accompli par la Mauritanie en matière de lutte antiterroriste, il souligne à ce sujet, à l'issue d'une audience avec le chef de l'Etat mauritanien et après des entretiens avec son homologue mauritanien, Hamady Ould Hamady, que «son pays coopère déjà avec la Mauritanie dans la lutte contre le terrorisme», tout en promettant d'aider Nouakchott, si cela s'avère nécessaire. Dans ce même contexte, le ministre britannique, qui était la veille en Libye anticipant une visite sur celle effectuée par la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, a affirmé que ledit CNT «doit travailler à récupérer et détruire les armes distribuées au Sahel avec le conflit en Libye, et les pays de la région doivent coopérer avec le gouvernement libyen et la justice internationale pour que ceux qui veulent la fuir ne puissent lui échapper». La Grande-Bretagne s'est placée aux côtés de la France pour lancer une opération militaire de l'Otan contre la Libye, induisant une propagation de l'armement libyen qui circule aisément dans le Sahel entre les réseaux de trafiquants et surtout qu'une bonne partie de cet armement, dont des missiles air-sol, est entre les mains d'Al Qaîda au Maghreb. La Grande-Bretagne n'ignorait pas les conséquences de cette agression militaire, étant avertie par les autorités militaires algériennes, mais en soutenant l'initiative de l'Hexagone, elle est au même titre que la France, à l'origine de ce nouveau défi imposé par la force aux pays du Sahel. L'Algérie n'a pas attendu pour anticiper la question de la coopération dans la lutte antiterroriste, bien avant que la Libye ne soit secouée par un conflit interne aggravé par une ingérence étrangère et transformé en guerre civile. L'Etat algérien n'admettra certainement pas qu'on lui dicte le comportement à adopter face aux nouveaux défis dans sa lutte contre le terrorisme. Des visites se succèdent en Libye comme pour faire comprendre que les évènements tirent vers la normale, alors que des sources très au fait de la situation en Libye confient que de graves différends opposent le CNT soutenu par l'Occident à son corps armé. La secrétaire d'Etat américaine qui a exprimé à son tour son soutien au CNT lors d'une visite surprise mardi en Libye, souligne: «Les Etats-Unis sont fiers d'avoir été à vos côtés dans votre combat pour la liberté et continueront à le faire si vous continuez ce voyage, en respectant votre souveraineté.» Cette visite intervient alors que des combats féroces font rage à Syrte, Bani Walid, qu'on s'obstine à dire «tombée entre les mains des rebelles», contrairement aux informations sûres qui nous parviennent par le biais de sources crédibles dans cette région. En ce même moment, le président du CNT affiche une inquiétude quant au retour du colonel El Gueddafi, ce qui laisse supposer qu'actuellement, la situation n'est pas propice à un redressement plus sécurisé.